Plus d'une vingtaine de soldats libanais sont menacés d'exécution par le "Front Al-Nosra", branche syrienne d'Al-Qaïda qui les retient en otage, et qui appelle l'armée libanaise à "cesser ses combats" à Tripoli (nord du Liban) contre des hommes armés soupçonnés de lui être affiliés, selon un communiqué du groupe diffusé sur les réseaux sociaux. "Nous appelons l'armée libanaise à lever le siège (des combattants) et à entamer une solution pacifique, sinon, nous serons amenés dans les prochaines heures à en finir avec le dossier des soldats otages chez nous, vu qu'ils sont des prisonniers de guerre", dit Al-Nosra dans le dit communiqué publié sur Twitter. "La première exécution des otages se fera ce dimanche à 10H00 heure locale", a-t-il menacé. Samedi, l'armée libanaise avait délogé du centre historique de Tripoli (nord) des hommes armés libanais soupçonnés d'avoir fait allégeance à Al-Nosra, au terme de violents combats qui ont tué un civil et un insurgé, fait une vingtaine de blessés et ravagé une partie des anciens souks. Mais ces hommes armés se sont réfugiés dans un autre quartier de Tripoli, le secteur de Bab el-Tebbané où de violents combats se poursuivaient dimanche matin. De violents affrontements ont également lieu dans la localité de Bhannine, à 10 km au nord de Tripoli. Six soldats ont trouvé la mort au total à Tripoli et ses environs, selon l'armée. Depuis début août, AL-Nosra tout comme l'organisation autoproclamée "Etat islamique" (Daech) retient comme otages 27 soldats et policiers libanais capturés lors de combats contre l'armée dans l'est du Liban frontalier de la Syrie. Les hommes armés réclament entre autres, un échange avec des prisonniers islamistes détenus au Liban, ce que Beyrouth refuse. La ville côtière de Tripoli, déjà minée par les répercussions du conflit en Syrie voisine depuis plus de trois ans, connaît régulièrement des heurts sanglants entre partisans de la rébellion syrienne et sympathisants du régime de Bachar al-Assad.