Quand un secteur va mal, ça ne sert à rien de restaurer son siège! C'est peu dire quand on voit dans quel état se retrouvent plusieurs secteurs ministériels. Quand on apprend que dans la loi de finances 2015, plusieurs ministères ont consacré de gros budgets rien que pour rénover et entretenir leurs édifices, nous avons le droit de s'inquiéter. Des centaines de milliards passeront, s'évaporeront dans le bricolage! Le citoyen doit savoir que dans son pays des budgets ont été votés consacrant des centaines de milliards pour des tâches de rénovation, de restauration, d'aménagement ou de... bricolage! Le mot n'est pas du tout «osé», puisque chaque année déjà, de pareilles sommes sont dégagées pour de pareilles tâches, sauf que chaque année, l'argent est dépensé et les édifices demeurent repoussants. Cette année, tous les ministères ont introduit un chapitre spécial à cet effet. Aménagement des espaces verts, rénovation des directions centrales, l'ensemble des ministères ont demandé le paquet. Des enveloppes qui dépassent 15 milliards de centimes pour beaucoup. L'on peut citer quelques exemples des plus édifiants. Le ministère de la Jeunesse et des Sports a consacré selon nos sources, «une enveloppe de 7 milliards de centimes pour la restauration et l'aménagement de chacun de ses édifices». Le ministère du Commerce à, quant à lui, réservé 14 milliards de centimes pour la même opération. Le ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la Communication a fait encore un peu mieux en consacrant 16,5 milliards de centimes. Pas qu'eux, c'est le cas des ministères de la Santé, de l'Enseignement supérieur, des Travaux publics, etc. Et encore, quand on sait que chaque année, les mêmes ministères bénéficient des mêmes budgets pour les mêmes chapitres, il y a lieu de s'inquiéter. Sachant que les travailleurs de ces mêmes institutions croulent dans des conditions socioprofessionnelles catastrophiques et qu'en même temps, l'on rajoute des couches de peinture aux façades de leurs directions, il y a de quoi «restaurer» certaines consciences. Dans un pays comme l'Algérie où l'argent coule à flots et que le Trésor public ne rejette aucune demande, c'est normal que la «fantaisie» l'emporte sur «l'essentiel». Si vraiment l'argent consacré à ces opérations était bien utilisé nous n'aurons jamais besoin de les refaire l'année d'après. Mais bon, c'est aussi ça dans les pays où personne ne rend des comptes!