Désormais, le livret vert plus cher Malgré son amendement, le Parti des travailleurs, le Front d'El Adala et l'Alliance de l'Algérie verte l'ont rejeté sous prétexte que ce document officiel ne doit pas avoir un cachet commercial. Revirement de dernière minute. Le prix du passeport biométrique a été fixé finalement à 6000 dinars, applicable à partir de janvier 2015. Une décision prise juste avant le début de la séance du vote du projet de loi de finances 2015. Prévue hier à 9h, la séance du vote a été retardée de deux heures de temps. La raison? Amender en urgence l'article 25 du projet en question relatif au tarif du passeport biométrique de 2000 à 10.000 dinars. Ce point a été un véritable casse-tête chinois pour les députés. Les divergences sur le prix et le niet du gouvernement ont empêché d'arriver à un consensus. La commission parlementaire des finances a poursuivi son travail tard dans la nuit du mardi, pour trancher cette question et fixer le prix à 8000 DA. Une proposition qui n'a pas été du goût du Parti des travailleurs et de l'Alliance de l'Algérie verte. Même de nombreux députés des partis de la coalition ont dénoncé cette décision, en promettant de voter contre. Devant le risque de voir l'article 25 rejeté par les députés, la commission a pris le soin de rattraper le coup en introduisant un amendement verbal pour porter le tarif à 6000 DA, un tarif qu'elle a jugé logique et acceptable. Or, malgré cet amendement, le Parti des travailleurs, le Front d'El Adala et l'alliance de l'Algérie verte l'ont rejeté sous prétexte que ce document officiel ne doit pas porter un aspect commercial et que c'est un droit pour chaque citoyen. «Nous soutenons que le prix du passeport doit être à la portée de tous les Algériens», a estimé M.Taâzibt député du PT. «Le Front de la justice et du développement voit en cette décision une sanction contre le peuple à qui on interdit de voyager», a affirmé Lakhdar Benkhelaf dans son intervention. Ce point a fait l'objet d'une véritable bataille menée dans les coulisses. Forcée par le gouvernement et sous la pression des députés, la Commission des finances s'est retrouvée pour la première fois sérieusement bloquée. «Le gouvernement a accepté difficilement de réduire ce tarif à 8000 DA, un tarif maintenu dans le rapport final», a expliqué le vice- président de la Commission des finances qui précise que la commission a jugé utile de négocier avec le gouvernement avant le début de la séance de vote. Ce député a regretté le fait que tout le projet de loi se résume en un seul point à savoir le tarif du passeport. L'article 88 relatif à l'annulation du 87bis a également suscité beaucoup de réactions au sein de l'hémicycle. Les députés de l'opposition et du PT ont dénoncé le rejet de tous les amendements portant sur la nécessité de redéfinir le Snmg dans la loi. Certes, l'annulation du 87bis est une décision positive, mais l'absence d'une définition du Snmg traduit le manque de volonté politique chez le gouvernement. «Nous ne pouvons voter une décision alors que l'essentiel n'existe pas», a estimé Lakhdar Benkhelaf. Toujours dans ce sens, le député Taâzibt a appelé à l'application effective du Snmg. «Il faut interdire tout salaire inférieur au Snmg au sein du privé», a-t-il insisté, en précisant que cette décision ne va pas influencer sur la politique du gouvernement. Autrement dit, les salaires dans le cadre de l'Anem doivent être au même niveau ou supérieur au Snmg et non pas le contraire. Ce qu'il y a lieu de retenir c'est que sur les 62 amendements proposés par les députés, la commission a rejeté la majorité. Pourquoi? «Les amendements portent globalement sur la forme et il y a beaucoup de recommandations», affirme un membre de la commission. Même les amendements proposés par les députés concernant le crédit sans bénéfice de 1 milliard de dinars, l'inscription dans la formule LPP et le calcul des années de travail dans le Fonds de retraite pour assurer une retraite confortable ont été rejetés par la commission. Enfin, le projet de loi de finances 2015 a été voté à la majorité. Comme à l'accoutumée, les partis de la coalition ont voté pour et ceux de l'opposition contre. Le parti du PT s'est abstenu. Tout en estimant que cette loi comporte des mesures positives, le PT précise qu'elle contient en même temps des mesures contradictoires et néfastes pour le pays. Le groupe parlementaire du FFS a, quant à lui, complètement boycotté la séance du vote.