«Le FLN, à Oran, risque de voir sa sérénité sérieusement compromise dans les prochains jours.» C'est du moins ce que promettent des animateurs du mouvement de redressement qui ont menacé d'organiser des assises parallèles si leurs doléances venaient à être rejetées par le bureau national du mouvement. En effet, ces derniers, qui se recrutent parmi l'aile de Mustapha Abid, ont menacé de recourir à une restructuration parallèle du mouvement et à l'organisation de rencontres pour élire des représentants au congrès réunificateur, prévu prochainement à Alger. Plusieurs militants qui avaient participé à la tentative avortée «d'invasion» du siège de la mouhafadha, dénoncent les tergiversations de la direction nationale qui a accepté le retour de certains militants proches d'Ali Benflis aux commandes des structures locales du parti. Ils n'hésitent pas à qualifier cela de trahison de la confiance des militants qui avaient clairement affiché leur soutien à la candidature du chef de l'Etat. Le retour de l'ancien mouhafedh d'Oran est également décrié. Des militants de l'aile Abid précisent qu'il avait démissionné de cette charge au lendemain de son élection à l'APW d'Oran. Ce dernier précisera qu'il n'a pas démissionné de son poste, mais qu'il avait demandé à Ali Benflis, alors secrétaire général du parti, de le décharger de cette fonction après avoir constaté que le FLN dérivait de sa ligne et prenait option contre le président de la République dans la course à la présidentielle. Plus critique, M.Brahma se montrera étonné par l'agitation qui a gagné certains militants du mouvement de redressement, tendance A bid qui ne peuvent prétendre à la qualité de délégués aux assises du congrès réunificateur. «Conformément aux statuts, Abid ne peut pas être élu délégué au congrès, puisqu'il n'a rejoint les rangs du parti qu'en l'an 2002, alors que les statuts et le règlement intérieur du parti stipulent qu'il faut capitaliser une ancienneté de sept ans pour prétendre se présenter aux élections pour le choix des délégués aux différentes assises du parti», dira un militant du FLN. Pour le moment, les militants de l'aile Abid se déclarent forts du soutien des militants de plusieurs structures de base du parti et menacent de recourir à des actions visant à «redresser» les dérives du mouvement de redressement, coupable à leurs yeux d'avoir permis le retour aux postes de commande d'anciens partisans d'Ali Benflis « éliminés politiquement » par la défaite cinglante subie par leur poulain lors de l'élection du 8 avril.