Ils ont menacé d'organiser des commissions parallèles pour la préparation du congrès réunificateur. On en est plus aux premiers symptômes d'une nouvelle crise au sein du vieux parti. Le conflit du FLN a même dépassé sa phase d'incubation. A 40 jours de la date butoir du congrès réunificateur arrêtée par Abdelaziz Belkhadem pour l'organisation du congrès réunificateur, la fronde va crescendo. Les redresseurs dénoncent avec virulence et refusent la présence des pro-Benflis au sein des commissions de wilaya pour la préparation du 8e congrès. La contestation risque de connaître en effet, son apogée lors de l'installation de ces commissions de wilayas, et la commission du programme politique, prévues la fin de cette semaine. Les coordinations du mouvement de redressement d'Alger relayées par les redresseurs d'Oran, de Tébessa et de Constantine crient au scandale. Les déclarations de ces redresseurs deviennent de plus en plus menaçantes. Après l'ultimatum lancé à M. Belkhadem, pour écarter les pro-Benflis dans les préparatifs du congrès, le Dr Yennoun Tayeb, président du mouvement de redressement d'Alger, pousse plus loin le bouchon. Il a menacé publiquement d'organiser des commissions parallèles pour la préparation du congrès réunificateur «si Belkhadem n'accède pas aux doléances des redresseurs» Pour exprimer sa crainte devant cette situation, Si Affif contacté hier, lâche la phrase: «La situation est grave». Pour lui, deux risques guettent aujourd'hui le FLN. Le premier, «consiste en la naissance de structures parallèles pour l'organisation du congrès» et le second «au fait de laisser les redresseurs sur le carreau dans un rendez-vous censé rassembler le parti disloqué». Les belligérants s'apprêtent à nous livrer, d'ici au début septembre, Redressement II, une version revue et corrigée du mouvement de redressement qui a vu sa «révolution» couronnée par l'annulation du 8e congrès organisé sous l'ère de l'ex-secrétaire général démissionnaire, Ali Benflis. Comme toute révolution, si celle des redresseurs en est une, elle n'est pas achevée. Bien plus, ses initiateurs affirment que le mouvement de redressement a été dévié de sa trajectoire. Ils se disent trahis. «Quelque chose nous échappe dans cette façon de préparer le congrès réunificateur», avoue Si Affif, perplexe. Un aveu difficile à faire pour un militant qui a participé de plain-pied «au redressement du parti dévié». La déclaration de Belkhadem au Mouflon d'Or (Ben Aknoun) la semaine dernière, a réduit à néant les espoirs des redresseurs. «Il n' y a plus de mouvement de redressement, il n' y a plus de clans au FLN» a déclaré Abdelaziz Belkhadem. A la grande surprise des contestataires qui veulent exclure les pro-Benlis, M.Belkhadem a enfoncé le clou: «On n'est pas venus ici pour régler des comptes». Miné de l'intérieur, le FLN est déchiré, disloqué. Tombé de très haut, il s'est donné en spectacle. Il s'est discrédité. Il n'arrive plus à maintenir l'équilibre qui lui est connu. Ses militants sont incapables d'organiser un congrès pour se mettre en conformité avec les lois de la République. Alors que la réconciliation nationale a le vent en poupe, ces mêmes militants n'arrivent pas à s'asseoir à une table pour rincer leur linge.