Rien ne va plus entre Saâdani et Belayat La session du CC qui s'ouvre ce matin risque d'être houleuse en raison des menaces des partisans de Belayat qui ne jurent que par la destitution de Saâdani. C'est ce matin à l'hôtel El Aurassi d'Alger que les opposants au secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, passeront à l'épreuve des actes après celle des déclarations incendiaires. La session ordinaire du Comité central du parti qui s'ouvre ce matin risque d'être houleuse en raison des menaces des partisans de Abderrahmane Belayat qui ne jurent que par la destitution de Saâdani. Ils se disent déterminés à imposer, à l'ordre du jour de la réunion, un point relatif à l'élection directe et à bulletins secrets d'un nouveau secrétaire général. Pour M.Belayat, exclu des travaux de la réunion, la question est tranchée. Selon lui, le président du parti, Abdelaziz Bouteflika, après avoir été interpellé, a décidé d'inscrire ce point à l'ordre du jour. «En sa qualité de président du parti, Bouteflika a donné ses directives suite à la requête que nous lui avons envoyée pour attirer son attention», nous a expliqué M.Belayat. Et si cette option est imposée, elle profitera à Abdelaziz Belkhadem dont le rêve de revenir à la tête du FLN a toujours été entretenu depuis sa destitution, le 31 janvier 2013. Contesté dans sa légitimité depuis son installation à la tête du parti, le 29 août 2013, Amar Saâdani fait face à une opposition radicale au sein de l'instance la plus souveraine entre deux congrès. Sa tête pourrait être mise à prix ce matin. Mais pour les partisans du secrétaire général, les déclarations et les menaces de M.Belayat sont de «simples hallucinations». Pour eux, l'ordre du jour reste le même. Il s'agit du discours d'ouverture du secrétaire général, les propositions du parti par rapport au projet de la révision constitutionnelle et l'installation de la commission nationale de préparation du congrès ordinaire qui aura lieu au premier trimestre 2015. «Les membres du Comité central viendront pour ses points et repartiront. Il n'y a aucune modification de cet ordre du jour», selon un proche de M.Saâdani. Mais Abderrahmane Belayat insiste. Il est allé jusqu'à dire que si Amar Saâdani n'accepte pas le vote, la session n'aura pas lieu. «Nous sommes la majorité qui demandons l'élection du secrétaire général», affirme-t-il. Dans un communiqué signé avant-hier par ses soins, en tant que coordinateur de l'Instance exécutive de la direction unifiée, il a évoqué une réunion de 176 (entre présences personnelles et procurations) membres du comité central. Cette réunion a été marquée par la présence de Abdelaziz Belkhadem qui compte présenter sa candidature au cas où l'option du vote est retenue. «Si Belkhadem veut revenir à la tête du parti, il doit attendre et se préparer pour le prochain congrès», a soutenu un autre membre du comité central. Le Mouvement de redressement conduit par Abdelkrim Abada, qui s'est allié avec le groupe de Belayat, semble avoir opté pour un retrait tactique. Ce mouvement s'est opposé et s'oppose toujours à Amar Saâdani. Il s'est même distingué par sa position de ne pas soutenir le 4e mandat de Bouteflika lors de la présidentielle du 17 avril dernier. Continuer à revendiquer l'élection d'un nouveau secrétaire général dans la conjoncture actuelle peut profiter au retour de Belkhadem à la tête du parti. Ce qui reviendrait à se désavouer et se déjuger, puisque ce mouvement était à l'origine de la destitution de Belkhadem. En tout cas, les travaux de la session d'aujourd'hui lèveront le voile sur plusieurs questions qui ont alimenté l'actualité ces dernières semaines.