Voici un quart de siècle que le grand maître de l'andalou algérien disparaissait Il y a un quart de siècle, précisément le 22 juillet de l'année 1979, que nous quittait l'un des plus grands chantres de la musique andalouse, Hadj El Mahfoud, non sans y avoir laissé son empreinte et contribué à redonner à cette dernière la place qu'il lui convenait au plan régional, national et même maghrébin. Il était connu surtout pour avoir chanté Qolili Bellah alik ya echemaâ (je t'en conjure, ô chandelle dis-moi il y a tous ces pleurs, alors que les gens sont en liesse), une des chansons les plus appréciées des fidèles des genres hawzi et aroubi. Il avait eu un parcours très animé et très riche en fréquentant les grands maîtres de son époque. Né à Blida, le 3 mars 1903, il fut initié à l'apprentissage de la musique andalouse dès l'âge de 17 ans après la mort de son père par Mahfoud Ould Sidi-Saïd, un disciple de Mohamed Sfindj, en l'intégrant à son orchestre. Il aimait jouer sur l'instrument kouitra, sorte de luth algérien, qu'il avait acheté auprès de son maître. La mort de ce dernier en 1932, laissa un grand vide en lui. Il se tourna alors vers un autre maître, Mahieddine Lakhal (1885-1945), dont la venue à l'association El-Widadia était d'un grand apport. A partir de 1934, il fit son entrée à la Radio d'Alger pour se produire en direct au sein de l'orchestre de la station sous la direction de Mohamed Fekhardji. Plus tard, il créa son propre orchestre avec l'aide de son fils Sid Ali, ce qui lui permettra de développer ses vraies capacités et d'intervenir plus intensément dans la vie culturelle, en jouant un rôle de conservation et de fierté face à l'invasion coloniale. Ainsi, il fut sollicité par deux fois pour des représentations à l'échelle maghrébine. Une première fois pour participer à la fête du trône au Maroc en 1939 et une deuxième, en 1947, au festival de Carthage. Seule fausse note. Cet anniversaire est passé inaperçu dans la ville qui l'avait vu naître et à laquelle il avait tant donné pour que la Rose continue et que les pleurs cessent.