Entre la position du gouvernement, qui affirme que la subvention du prix de la farine est suffisante et qu?il n?est nul besoin d?une augmentation du prix du pain, et celle des artisans boulangers s?estimant trop lésés, le consommateur risque, lui, de se retrouver face à une baguette presque inaccessible, dans un pays où le pain est tellement précieux? C?est aujourd?hui que les boulangers se réunissent pour trancher la décision de faire grève ou non. Depuis quelques semaines, ils sont en colère. La tarification des matières premières a augmenté, disent-ils, et le coût réel de la baguette revient à 12 DA alors qu?elle est vendue à 7,50 DA. Les travailleurs exigent une marge de bénéfice. Une nouvelle hausse donc en perspective, d?un produit de large consommation. Le pain, produit intimement lié à la vie des familles algériennes, en fait survivre de nombreuses. Une éventuelle hausse peut être ainsi fatale à plusieurs foyers qui n?arrivent plus à se nourrir convenablement. Le ministre du Commerce, M. Boukrouh, a écarté l?éventualité d?une augmentation du prix du pain. Par ailleurs, il a affirmé que l?Etat ne peut plus soutenir certains produits, car cela lui revient cher. La Fédération nationale des boulangers menace de recourir à une grève nationale si ses doléances ne sont pas prises en considération. De nombreux boulangers ont dû mettre la clé sous le paillasson alors que certains exerçaient ce métier depuis des générations pétrissant avec amour ce pain, hautement symbolique dans les sociétés, mais aussi les religions.