Son nouvel album est dans les bacs depuis mercredi 5 novembre. Amar Amarni, artiste à multiples vocations revient avec un style différent du précédent, «Orange, makes me happy» de 2012. Parmi ces nouveaux titres sortis aux éditions CinéProd, Tagut, le brouillard où l'artiste rend hommage à Lounès Matoub. Dans cet album, intitulé, non sans une tendance baroque, Kani Kani, Amar Amarni tente de fusionner les continents, les temps, les couleurs et les genres. Du pur Amarni, diraient les connaisseurs de son art à multiples facettes, dont l'expression refuse toutefois de se laisser emprisonner dans une catégorie. La touche musicale de ce jeune artiste lui ressemble d'ailleurs. Beaucoup de couleurs fusent de l'album, Kani Kani. Du flamenco, du kabyle, du jazz pour ne former qu'un seul arc-en-ciel d'expressions inclassables. C'est comme l'artiste lui-même, survolant des univers artistiques passant de la peinture à la musique puis au cinéma avec aisance, comme il a traversé les continents à chaque bouffée d'inspiration. Kani Kani, l'album ressemble à s'y méprendre à Amar Amarni. Universel par ses expressions poétiques et musicales tout comme l'artiste qui transcende les mondes à coups de pinceau, guitare et caméra. Les titres qu'il propose braquent le regard de l'auditeur sur tous les aléas de la vie humaine. Amar Amarni trouve assez d'inspiration pour résumer les siècles par des zooms et des flashs qui fixent le temps l'espace d'un poème ou d'une mélodie. Dunit, Peace N'love, A yemma, Attir, et Temzi sont quelques-uns des titres qui composent le dernier album de Amar qui a choisi de vivre comme son art en balade entre l'Europe et l'Algérie. A noter également que dans ce nouveau produit, l'on retrouve la touche d'arrangeurs et guitaristes de talent, tels que Mhenna Tigrini et Rabah Ticilia qui ont su, par leur discret génie, faut-il préciser, confondre les couleurs en associant le violoniste Yakou Taniguchi et Emmanuel Cornil aux drums. Pour agrémenter son travail de quelques touches d'authenticité et subtiliser quelques brins de nostalgie d'un patelin auquel il reste viscéralement attaché, l'artiste a admirablement associé les voix de ses soeurs, sa mère et les enfants de son village Taârkoubt. Enfin, pour les mélomanes, l'album se trouve dans les bacs. Il vient enrichir le répertoire de la musique algérienne avec des mélodies et des textes qui apportent une touche nouvelle à l'art en général et à la chanson en particulier. Bon vent, l'artiste.