Une baisse des prix qui dure Le consensus pourrait se faire autour de cet axe pour constituer le noyau dur qui ferait pencher l'Opep en faveur d'une réduction de sa production pour enrayer la chute des cours de l'or noir. Tous les regards seront braqués sur Vienne le 27 novembre. L'Opep y tient une réunion capitale. La dégringolade des prix du pétrole n'est apparemment plus maitrisable. Ils ont élu domicile sous la barre des 80 dollars et poursuivent lentement mais surement leur descente aux enfers. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole détient-elle la clé pour stopper l'hémorragie? La réduction de sa production peut provoquer l'étincelle. Baissera-t-elle? Ne baissera-t-elle pas? L'Arabie Saoudite membre influent de l'organisation et chef de file du cartel n'a pas envoyé de message de «détresse». Bien au contraire. Elle a réduit ses prix pour garder et gagner des parts de marché. Ce jeu trouble de Riyadh a amplifié la série noire que traverse le marché du pétrole. Au point de considérer le Royaume wahhabite d'être derrière la baisse des cours de l'or noir. Une conjoncture qui a mis en alerte de nombreux pays dont les équilibres financiers ne peuvent être assurés que grâce à un coût du baril de brut supérieur à 100 dollars. Parmi eux figurent le Venezuela et l'Algérie qui en plus doit faire face à une facture des importations exponentielle qui devrait tourner autour des 60 milliards de dollars en 2014. «Le Brent continue d'évoluer à proximité d'un plus bas en quatre ans, et surtout du niveau des 80 dollars qui constitue une zone de fragilité pour de nombreuses économies de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole)», avait signalé le 12 novembre Christopher Dembik, analyste chez Saxo Bank.«On pense en particulier à l'Algérie et au Venezuela qui ont basé leurs prévisions de budget sur un baril autour des 100 dollars», avait-il précisé. L'Algérie et le Venezuela ont-ils réagi? «Nous avons évoqué le marché pétrolier international et réaffirmé notre position à défendre le prix du pétrole» avait déclaré le ministre du Pouvoir populaire pour les Relations extérieures du Venezuela, Rafael Ramirez, il y a une semaine, à Alger, à l'issue d'un entretien avec le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Le ministre vénézuélien a fait mention d'une «convergence de vues» entre les deux pays à ce sujet. Alger -Caracas pour faire baisser la pression? Le consensus pourrait en effet se faire autour de cet axe pour constituer le noyau dur qui ferait pencher l'Opep en faveur d'une réduction de sa production pour enrayer la chute des cours de l'or noir. A ce tandem pourrait se joindre un poids lourd, la Russie principal exportateur mondial de brut en dehors de l'Opep qui pâtit de la baisse des prix du pétrole. «Le ministre des Affaires étrangères vénézuélien a rencontré le ministre russe de l'Energie (lundi, Ndlr) à Moscou pour discuter des actions que pourraient prendre les deux pays pour redresser les prix du pétrole», rapportaient les analystes de Commerzbank alors que le marché continue à s'interroger sur les intentions de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole la semaine prochaine à Vienne. Pas pour longtemps probablement. Igor Setchine, P-DG de Rosneft, premier producteur russe de pétrole est annoncé pour le 25 novembre à Vienne. Soit quarante-huit heures avant la tenue de la réunion de l'Opep. Cela ne sera, certainement pas pour faire du tourisme. Ce branle-bas de combat a semble-t-il calmé quelque peu la déprime du marché. Hier, à la mi-journée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier s'échangeait à 79,59 dollars à Londres. Une hausse de 28 cents par rapport à la clôture de lundi. A New York, le baril de «Light Sweet Crude» (WTI) pour livraison en décembre grignotait 42 cents et affichait 76,06 dollars. «Le prix du Brent semble se stabiliser à 79 dollars le baril, sans aucun doute grâce à une activité accrue juste avant le sommet de l'Opep la semaine prochaine», notaient les experts de Commerzbank. Reste à savoir s'il maintiendra le cap d'ici le 27 novembre...