M. Ouyahia s'est dit optimiste quant à l'avenir de la question kabyle. Sans l'ombre d'un doute, l'interruption du désormais fameux dialogue archs-Ouyahia, a reconduit la situation dans la région à la case de départ. Cependant, le renouement de la population kabyle avec les élections confirme vraisemblablement sa volonté d'en finir avec le chaos régnant depuis maintenant plus de trois ans. Du côté du mouvement citoyen de Kabylie, certains délégués des archs, en l'occurrence Hakim Kacimi et Moh Saïd Zeroual, ont, de leur côté, justifié l'importance du dernier scrutin pour l'aboutissement des revendications citoyennes. Contacté hier, M. Kacimi a renouvelé la position de sa coordination (Coordination nationale du mouvement citoyen des archs) par rapport à la nécessité d'oeuvrer de concert avec la prochaine chefferie du gouvernement. «Nous sommes confortés dans notre position, nous cherchons une solution urgente et objective à la crise de Kabylie», a-t-il affirmé. Après la satisfaction des six incidences mises en avant par le mouvement citoyen, notre interlocuteur estime que le dialogue devant trancher sur la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur devra être relancé. Interrogé sur la positions des autres structures du mouvement qui ont décidé de renoncer définitivement aux pourparlers, Hakim Kacimi s'est opposé à cette démarche. «C'est aux citoyens d'opter sur l'une de ces attitudes et je crois que notre position est la plus appréciée», a-t-il assuré. De son côté, l'actuel chef du gouvernement M.Ahmed Ouyahia, lors de son point de presse organisé au lendemain de la réélection de Bouteflika, a réitéré la volonté de son instance de renouer avec le dialogue. En outre, au cours de son voyage électoral effectué récemment à Tizi Ouzou, tout en révélant les intentions du président, M. Ouyahia s'est dit optimiste quant à l'avenir de la question kabyle. Ces deux stratégies qui vont dans le même courant se trouvent toutefois face à une attitude contradictoire. L'aile des archs anti-dialoguiste campe toujours sur sa position traditionnelle. «La satisfaction pleine et entière de la plate-forme d'El-Kseur», cette fameuse revendication est conditionnée, selon M.Adjlane, délégué de Béjaïa, par «le départ du gouvernement en place». Aux yeux de notre interlocuteur, le dialogue avec le prochain gouvernement ne sera pas sans «l'existence d'une réelle volonté devant répondre concrètement aux préalables formulés par le mouvement citoyen». Par ailleurs, les archs anti-dialoguistes invitent, par le biais de M. Adjlane, toutes les forces démocratiques et politiques à s'asseoir autour d'une table en vue de trouver une solution à la crise de Kabylie. Depuis l'interruption du dialogue archs-Ouyahia, les structures dirigées par Belaïd Abrika et ses collègues rejètent toujours la proposition de M.Ouyahia portant surl'organisation d'un référendum sur l'officialisation de la langue amazighe. D'après Belaïd Abrika, contacté hier par L'Expression, la reprise du dialogue sur la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur dépendra de la satisfaction de ce dernier point, relatif à l'officialisation de tamazight. Pour lui, seules les structures du mouvement peuvent décider de la reprise des pourparlers. «La balle est dans le camp du pouvoir, seule une réelle volonté politique pourra relancer le processus sur la mise en oeuvre de la plate-forme d'El Kseur», a-t-il affirmé. Cela dit, le prochain gouvernement est appelé de nouveau à traduire concrètement ses véritables intentions pour faire sortir la région de son marasme. la population kabyle qui s'est rendue aux urnes ce 8 avril ne réclame enfin q'une solution politique et objective à la crise.