Le boom des hydrocarbures de schiste aux Etats-Unis, élément perturbateur majeur du marché mondial du brut, se trouve lui-même menacé par l'actuel plongeon des prix de l'or noir qui freine l'enthousiasme des sociétés pétrolières pour l'exploiter davantage. "Si les prix devaient chuter jusqu'à 65 dollars le baril et y rester pendant un certain temps, cela affecterait l'investissement des Etats-Unis dans la recherche de nouvelles sources de production de pétrole", prévient Chris Lafakis, de Moody's Analytics. Injecter toujours plus d'argent dans de nouveaux projets est pourtant une nécessité pour que la production américaine continue de croître, comme elle le fait depuis la révolution du schiste en 2008. Car les puits de schiste s'épuisent beaucoup plus vite que ceux de pétrole conventionnel, ce qui conduit à une course perpétuelle pour que les volumes d'extraction non seulement se maintiennent, mais aussi progressent. Le secteur de l'énergie ne pèse qu'environ 10% de la capitalisation de l'indice S&P 500 à Wall Street, mais il représente 30% de ses dépenses d'investissements.