Le bilan est lourd. Au moins 32 personnes sont mortes dans des intempéries «exceptionnelles» qui ont frappé ces derniers jours le sud du Maroc, où la plupart des victimes ont été emportées par des oueds en crue. D'après le dernier bilan communiqué, 32 personnes sont mortes et six sont toujours portées disparues à la suite de ces inondations qui ont touché de larges secteurs du Sud marocain, au pied de l'Atlas, dont certains sommets culminent à plus de 4000 m. Alors que l'alerte météo a pris fin, hier, à midi, ces six personnes manquantes «demeurent activement recherchées», a précisé le ministère de l'Intérieur dans un communiqué. D'après les autorités, les opérations de secours «ont permis jusqu'à présent le sauvetage de 214 personnes, dont 14 lundi matin par les hélicoptères de la Gendarmerie royale». Dans la région de Guelmim, à environ 200 km au sud d'Agadir, l'on avait annoncé la découverte de 11 nouveaux cadavres, à proximité de l'oued Talmaâdart. Ce secteur de Guelmim, aux portes du Sahara, est le plus touché, avec au moins 24 morts. Six personnes, dont une fillette de neuf ans, ont notamment été emportées par les eaux en furie de l'oued Tamsourt. Les intempéries et crues ne sont pas rares au Maroc, mais l'intensité de ces précipitations a été qualifiée «d'exceptionnelle». Elles ont atteint 250 mm sur certains massifs, l'eau dévalant ensuite les pentes jusqu'aux plaines semi-désertiques, où les cumuls ont été moins importants. De nombreuses vidéos postées sur les réseaux sociaux montraient la montée brusque et massive des eaux dans la région de Guelmim mais aussi celles, plus touristiques, de Ouarzazate et, à un degré moindre, Marrakech. Des PC de crise ont été mis en place, et le Palais royal a annoncé la prise «en charge des frais d'inhumation et des obsèques des victimes, ainsi que les frais des soins des blessés». Les autorités marocaines ont fait savoir que les services du ministère de l'Intérieur, les Forces armées royales (FAR) et la Gendarmerie royale poursuivaient «leurs efforts en vue de secourir les personnes qui sont encore encerclées par les crues, à travers la mobilisation d'importants moyens». Dès dimanche dernier, des PC de crise avaient été mis en place, le ministère de l'Intérieur indiquant que «130 véhicules de sauvetage tout terrain, 335 zodiacs et embarcations» étaient notamment mobilisés. Ces dernières années, les autorités ont renforcé les systèmes d'alerte dans certaines vallées de l'Atlas, en particulier celle de l'Ourika, au sud de Marrakech. Cette région touristique avait été endeuillée en 1995 par des crues ayant fait des centaines de victimes.