La violence contre les femmes se banalise L'Algérie s'est engagée à agir énergiquement afin d'éliminer ce fléau. L'épisode de la lutte contre la violence se poursuit. L'Algérie s'est engagée à éliminer ce fléau et à agir pour que les comportements du genre soient combattus par un arsenal juridique et des campagnes de sensibilisation. Une caravane de sensibilisation contre la violence dont sont victimes les femmes, initiée par la direction de la wilaya d'Alger de l'action sociale et de solidarité (Dass) en collaboration avec le mouvement associatif, des élus locaux et des parlementaires, a été lancée mercredi dernier. Selon Saliha Ayouche, directrice de la Dass, l'objectif de cette caravane est de sensibiliser, à travers des haltes dans les lieux publics dans plusieurs communes d'Alger, contre la violence faite aux femmes et ses répercussions sur la famille et la société. De son côté, Nissa Allalou, chef de bureau des associations à la Dass d'Alger, a expliqué que pendant deux semaines, jusqu'au 10 décembre prochain, la caravane se rapprochera des responsables de la wilaya d'Alger, de l'Assemblée populaire de wilaya (APW), de l'Assemblée populaire nationale (APN), du Conseil de la nation et des communes afin de leur transmettre un document de 18 recommandations résumant deux ans de réflexion sur le fléau de la violence faite aux femmes. Par ailleurs, la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Mounia Meslem Si Amer, a salué, dans une allocution, cette initiative de la Dass et du mouvement associatif. «Quand nous arriverons à préserver la femme contre toutes les formes de violences, nous pourrons alors aspirer à former une famille et une société stables et prospères», a soutenu la ministre en rappelant que le code pénal était en cours d'amendement, notamment dans sa partie traitant de la violence à l'égard des femmes en milieu familial. «80% des cas de violences contre les femmes en Algérie sont enregistrés dans le milieu familial», a-t-elle regretté, en se référant à des études menées sur cette question. Dans le même contexte, des textes de loi, destinés à renforcer la protection de la femme contre toutes les formes de violences, sont en préparation, avait déclaré la même responsable, tout en mettant l'accent sur la volonté du gouvernement de mettre en place un arsenal juridique à même de bannir le phénomène de la violence contre la femme et préserver ses droits. Entre autres, elle a appelé, au renforcement des canaux de dialogue avec les jeunes en vue de trouver les solutions adéquates aux questions posées. Il semble que le gouvernement est déterminé à lutter contre la violence et à assurer une meilleure prise en charge des femmes battues. Dans le même sillage, la ministre a appelé à conjuguer les efforts afin de faire face à ce phénomène et l'éradiquer à la source, tout en plaidant pour l'ouverture d'un débat franc, sincère et transparent, impliquant toutes les composantes de la société. Nous devons a-t-elle dit «essayer de trouver des solutions à ce phénomène qui ronge notre société», rappelant en outre les grands contours de la stratégie de lutte contre cette forme de violence mise en place par l'Algérie et qui s'articule autour de trois axes principaux, en l'occurrence la prise en charge de la femme battue, l'information, la sensibilisation et l'accompagnement de la femme sur le plan socioprofessionnel, afin de faciliter son émancipation et son intégration dans le monde du travail.