Mohamed Ennaceur est un homme politique, ancien ministre des Affaires sociales à deux reprises Les députés ont aussi élu deux vice-présidents, Abdelfattah Mourou, pressenti la veille au perchoir qui est l'un des fondateurs du parti islamiste Ennahda, arrivé en 2e position aux législatives, ainsi que Faouzia Ben Fedha, élue du 3e parti au Parlement. Il est désormais le président de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP). Mohamed Ennaceur, ce vieux routier de la politique en Tunisie sous les régimes de Bourguiba et Ben Ali, a été élu enfin, à la majorité écrasante par les députés avec 176 voix contre 34 bulletins blancs et 4 nuls ont été décomptés, sur un total de 214 votants. Les députés ont aussi élu deux vice-présidents, Abdelfattah Mourou, pressenti la veille au perchoir qui est l'un des fondateurs du parti islamiste Ennahda, arrivé en 2e position aux législatives, ainsi que Faouzia Ben Fedha, élue du 3e parti au Parlement. Une formation inclassable, il faut le dire dirigée par le «Berlusconi» tunisien Slim Riahi. Malgré leur opposition frontale tel un tamis qui cache le soleil, les deux premiers partis se sont ainsi accordés pour élire un représentant de chacun des partis. Aux yeux de tous, Nidaa Tounès a exclu de former une grande coalition avec ses principaux adversaires d'Ennahda. Alors que la réalité est toute autre. Le duel entre Mbarka Aouinia Brahmi et Abdelfattah Mourou a abouti à la victoire de ce dernier, député d'Ennahdha et élu avec une majorité confortable de 157 voix contre 33 voix pour la députée du Front populaire. 190 voix ont donc été exprimées sur 214 députés qui ont procédé au vote à bulletins secrets. Le nombre de votes blancs ou nuls n'a pas été annoncé. Au départ, le Front populaire, fort de 15 députés et Afek Tounès, avec ses 8 élus, ont annoncé leur soutien à Mbarka Brahmi. La grande majorité des députés de Nida Tounès auraient par conséquent préféré la candidature de Abdelfattah Mourou à la vice-présidence de l'Assemblée. Les députés devaient ensuite élire le deuxième vice-président de l'Assemblée qui devait être une femme. C'est entre autres pour cette raison que Noômane Fehri a annoncé le retrait de sa candidature et la place reviendrait donc à Fawzia Ben Fedha élue sur les listes de l'Union patriotique libre (UPL), parti de l'homme d'affaires Slim Riahi. Il va sans dire que les résultats de l'élection pour la vice-présidence étaient également révélateurs des accords conclus déjà bien avant entre les différentes formations représentées à l'Assemblée. Mohamed Ennaceur, vice-président de Nidaa Tounès et futur président du Parlement, aura dans les tout prochains jours du pain sur la planche. A commencer par l'adoption de la loi de finances 2015 qui risque de faire tâche d'huile tant qu'elle prévoit d'autres augmentations des charges des ménages. Enfin, cet ancien ministre des Affaires sociales de Bourguiba et un proche de Béji Caïd Essebsi, a quitté le devant de la scène politique sans pour autant rompre avec elle, devenant représentant de la Tunisie auprès des institutions des Nations unies à Genève. Après la fuite de Ben Ali en janvier 2011, il a retrouvé le portefeuille des Affaires sociales dans le gouvernement de M.Caïd Essebsi, qui a organisé cette année-là les élections de l'Assemblée nationale constituante (ANC) remportées par Ennahda. Le vote pour sa présidence devait avoir lieu mardi dernier, lors dela cérémonie inaugurale, mais il avait été reporté à jeudi faute d'accord sur un candidat susceptible d'obtenir la majorité absolue des votes des députés. La transition doit s'achever cette année avec l'élection d'un chef de l'Etat avant le 28 décembre. Le temps que la justice rende son verdict suite aux recours déposés après le premier tour le 23 novembre. Nidaa Tounès de «Bejbouj» sait pertinemment qu'il doit composer avec les grands partis et non pas les petits. Evidemment, sans pour autant exclure des accords au cas par cas, alors que les tractations pour former une majorité et un gouvernement doivent avoir lieu après la présidentielle courant décembre. Autrement dit, les jeux sont déjà faits entre Nidaa Tounès et Ennahdha depuis leur première rencontre secrète à Paris l'année dernière. Plus explicitement, il s'agit du donnant-donnant. Nidaa Tounès qui a eu l'assurance d'avoir le soutien d'Ennahdha pour les postes de président du parlement et les deux adjoints, devra céder à cette dernière quelques portefeuilles ministériels.