des réformes juridiques exhaustives sont nécessaires pour prévenir, réprimer et éliminer la violence sexuelle en Algérie. Amnesty International Algérie a annoncé avoir remis mercredi dernier une pétition contre les violences sexuelles envers les femmes au ministère de la Justice. «Un conseiller du ministre de la Justice a reçu des délégués d'Amnesty International Algérie qui lui ont remis la pétition signée par 198.128 membres et sympathisants d'Amnesty International», a indiqué un communiqué d'Amnesty International Algérie. Le même document explique que cette pétition est présentée pour demander la protection des femmes et notamment des jeunes filles ayant subi des violences sexuelles au Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie). «La même pétition a été remise le 18 novembre dernier aux autorités tunisiennes, et le 25 novembre dernier aux autorités marocaines», souligne la même source. Amnesty International demande aux autorités algériennes, marocaines et tunisiennes d'adopter un cadre législatif et réglementaire exhaustif de lutte contre les violences sexuelles et de prendre des mesures pour faciliter l'accès des victimes à des voies de recours judiciaires et à un soutien médical approprié. Rappelons dans ce sens, que la directrice d'Amnesty International Algérie a indiqué récemment, lors d'une conférence de presse, qu'au mois de juin dernier, l'Ong a présenté des projets de loi qui, s'ils sont adoptés, feraient des violences infligées par un époux et du harcèlement sexuel dans les lieux publics des infractions pénales. Elle avait commenté les mesures prises par le gouvernement, qu'elle juge «symboliques». «Si ces mesures constituent des pas positifs, il n'en demeure pas moins que les autorités ont fait preuve d'une attitude tout au mieux sélective, voire purement symbolique, dans leur façon de traiter la violence sexuelle et la violence liée au genre», d'après la responsable. Elle poursuit que les victimes de violences sexuelles ne dénoncent pas les abus dont elles sont victimes en raison de la stigmatisation associée au viol et aux autres violences sexuelles. Dans ce sens, des données récentes assemblées par la police judiciaire indiquent que, durant les neuf premiers mois de 2013, 266 des 7010 plaintes déposées concernaient des violences sexuelles, notamment des cas de harcèlement sexuel, de viol et d'inceste. Malgré le combat des ONG, l'Algérie n'est toujours pas dotée d'une législation conséquente qui puisse mettre un terme à la violence contre les femmes, dont la violence sexuelle devrait être un élément essentiel. Aussi, des réformes juridiques exhaustives sont nécessaires pour prévenir, réprimer et éliminer la violence sexuelle en Algérie. Selon, un réseau national de centres d'écoute qui aident les femmes victimes de violences, sur les 29.532 cas de violence contre des femmes dont l'organisation a été informée en 2013, 4116 concernaient des violences sexuelles, soit environ 14%. En 2014, plus de 5160 femmes ont subi des violences corporelles, soit plus de 73%, 1 508 ont souffert de maltraitance, 205 ont été victimes d'agressions sexuelles.