«Je crois que, d'ici à un an, nous pourrons réduire le nombre de soldats américains». La guerre en Irak est l'enjeu majeur des prochaines présidentielles américaines. En effet, le candidat démocrate à la présidentielle, John Kerry, actuellement en campagne dans l'ouest américain, a déclaré que, s'il était élu, il pourrait réduire significativement la présence des troupes américaines en Irak, d'ici à un an. Le sénateur démocrate espère que son élection changera la donne en matière sécuritaire en Irak, ce qui pourrait permettre le départ de soldats qui sont sur le terrain. Ainsi le candidat Kerry n'hésite pas à jouer la carte irakienne pour détrôner son principal rival, George W.Bush qu'il talonne de près dans les sondages. Après l'Espagne et les Philippines, ce serait au tour des Etats-Unis - sous réserve de l'élection de John Kerry - qui retireraient leurs troupes d'Irak. Une sanction n'est pas à écarter de la part de l'électorat américain qui reproche à Bush d'avoir menti sur les prétendues armes de destruction massive irakiennes et d'avoir sacrifié des centaines de soldats américains dans un engrenage qui n'est pas le leur. Un scandale qui, rappelons-le n'a pas épargné le premier ministre britannique, Tony Blair, qui s'en est extirpé in extremis. Par ailleurs, le passé militaire de G.W.Bush est l'autre atout majeur que Kerry mettra à profit pour tirer son épingle du jeu. Lui, qui s'est opposé à la guerre du Vietnam dans les années 70, compte cette fois encore réitérer sa position par rapport à l'engagement de l'armée américaine sur un terrain tout aussi complexe que celui du sud-est asiatique. Aussi, John Kerry qui espère que son élection changera la donne sécuritaire en Irak, ce qui se traduirait selon lui, le départ des soldats américains. «Je pense que notre diplomatie peut amener un ingrédient très différent sur le terrain et, si elle ne le peut pas, alors laissez-moi vous dire quelque chose: c'est quelque chose que les Irakiens veulent et que les gens dans la région veulent», a-t-il dit. «Je crois que d'ici un an nous pourrons réduire le nombre de soldats américains». A une question de savoir quel serait le délai de ce retrait, Kerry rétorque: «Je crois que nous pouvons le faire dans les plus brefs délais, mais seulement il faut trouver des solutions moins coûteuses pour les Etats-Unis. Il citera entre autres la contribution de pays de la région dans la prise en charge de l'entraînement des troupes irakiennes. Ce qui permettra à ce pays de prendre en charge, à l'avenir, sa propre sécurité. absolument», a répondu Kerry. «Laissez-moi vous donner un exemple: si j'arrive à avoir d'autres pays pour l'entraînement des troupes (irakiennes) et un entraînement plus rapide, les Irakiens pourront eux-mêmes prendre en charge une part plus importante de leur sécurité», a expliqué le candidat démocrate. Mais, pour mener à bien cette tâche, il faut un nouveau départ, a-t-il estimé. Le sénateur Kerry n'a pas non plus ménagé son adversaire. «Ce président, de manière regrettable, s'est précipité à la guerre sans plan pour gagner la paix. Il a mis nos alliés de côté. Nous avons perdu notre crédibilité dans le monde. Nous avons besoin de la restaurer et je pense que je peux le faire», a-t-il dit.