Le président américain n'a rien prévu pour l'instant quant à la présence de ses forces en Irak, surtout que la situation sécuritaire se détériore de jour en jour. Les derniers développements de la situation en Irak remettent au goût du jour la question de l'avenir des troupes américaines en particulier et celles de la coalition en général dans ce pays. George Bush s'est tout simplement refusé de présenter un calendrier de retrait des quelque 140 000 militaires US déployés actuellement sur le territoire irakien, arguant que cela conduirait à un “bain de sang” dans ce pays. En déclarant “nous devons rester avec eux jusqu'à ce qu'ils atteignent leur objectif de construire un Irak démocratique”, le patron de la Maison- Blanche n'exclut pas une présence permanente. “On essaie de me forcer à présenter un calendrier de retrait. Je ne le ferai pas”, a-t-il clamé face aux journalistes. Il n'a laissé aucune place au doute, quant à son intention de maintenir le statu quo concernant la présence de son armée en Irak en affirmant : “La mission est de créer là-bas un Irak démocratique, où il y aura des élections pour élire un gouvernement. Nous resterons là-bas jusqu'à ce que le travail soit achevé et que nos commandants sur le terrain nous le disent.” En effet, rien n'indique pour l'instant que la situation prévalant en Irak pourrait connaître une amélioration sensible dans un avenir proche. Pis, aux harcèlements quotidiens de la guérilla dans le triangle sunnite vient s'ajouter l'insurrection chiite, éloignant davantage toute possibilité d'un retour rapide au calme. Cela apporte de l'eau au moulin du président américain en quête d'arguments pour justifier son approche de la question. En pleine campagne électorale, George Bush cherche toujours à prouver aux Américains que son action en Irak était justifiée. Il n'a pas manqué de rendre hommage au Chef du gouvernement irakien Iyad Allaoui, car pour le président US “c'est toujours dangereux en Irak, il n'y a pas de doutes là-dessus”. C'est loin d'être l'avis du candidat démocrate John Kerry. Ce dernier songe d'ores et déjà à préparer un plan de retrait progressif des troupes américaines d'Irak, qu'il compte mettre en œuvre dès sa prise de fonction une fois élu. Reste à savoir s'il ne s'agit pas seulement d'une promesse électoraliste. Il est difficile d'envisager un retrait dans l'immédiat des soldats américains tant la situation sécuritaire se détériore au fil des jours. Une chose est sûre, la présence militaire américaine en Irak constitue un enjeu électoral majeur, que chacun des deux candidats veut exploiter au maximum. En attendant le 4 novembre prochain, date de l'élection présidentielle US, les familles des soldats déployés en Irak n'ont d'autre choix que de se contenter de promesses. K. A.