La question du recours à une action militaire contre l'Iran s'impose de plus en plus comme un sujet majeur dans la campagne présidentielle américaine pour 2008, déjà fortement marquée par la guerre en Irak. La question du recours à une action militaire contre l'Iran s'impose de plus en plus comme un sujet majeur dans la campagne présidentielle américaine pour 2008, déjà fortement marquée par la guerre en Irak. Le sujet a récemment donné un nouvel angle d'attaque aux rivaux démocrates d'Hillary Clinton, qui espèrent la rattraper dans les sondages en montrant aux électeurs qu'elle manque de jugement. Quant aux candidats républicains, ils débattent entre eux pour savoir s'il faudra demander l'accord du Congrès pour recourir à la force contre les installations nucléaires iraniennes. L'un d'entre eux, John McCain, a même averti la semaine dernière qu'un tel choix se présenterait sans doute plus tôt que prévu. L'ONU doit examiner prochainement un éventuel renforcement des sanctions contre Téhéran, qui refuse de suspendre ses activités d'enrichissement d'uranium, dont les Occidentaux craignent qu'elles n'alimentent un programme de mise au point de l'arme atomique, ce que nie l'Iran. Pour les candidats à la Maison Blanche, "se montrer précis sur ce qu'ils comptent faire est délicat", estime Sean Kay, professeur de sciences politiques à l'université Wesleyand dans l'Ohio (nord). En effet, "il est difficile de prévoir quelle sera la situation une fois le président élu", or "aucun président ne veut se priver d'options en matière de politique étrangère", explique-t-il. Les opposants d'Hillary Clinton tentent de la mettre en difficulté après son vote au Sénat le mois dernier en faveur de l'inscription du corps iranien des Gardiens de la Révolution sur sa liste noire d'organisations terroristes. "Je ne veux pas donner au président (Bush) une excuse ou un chèque en blanc pour la guerre", a déclaré vendredi Barack Obama, son plus sérieux rival démocrate, qui a lié ce vote à celui de la sénatrice de New York, il y a cinq ans, en faveur de la guerre en Irak Un rapprochement que fait également un autre de ses concurrents démocrates, John Edwards, pour qui "si vous donnez au président Bush un pouce d'autorité, il va s'en servir pour lancer une guerre". Mme Clinton a rejeté ces critiques, expliquant que ce vote ne donnait "ni au président Bush ni à personne une quelconque autorité pour lancer une guerre". Son équipe de campagne en a profité pour souligner que Barack Obama était absent lors du vote sur cette disposition contre l'Iran. Mme Clinton avait déjà attaqué le sénateur noir de l'Illinois en le traitant de "naïf" et d'"irresponsable" lorsqu'il s'était dit prêt à rencontrer les dirigeants iraniens s'il était élu. Côté républicain, c'est à qui sera le plus va-t-en guerre contre un Iran accusé également de diriger en sous-main des attaques contre les soldats américains en Irak. John McCain, mais aussi le favori républicain des sondages, l'ancien maire de New York Rudolph Giuliani, affirment que Washington pourrait n'avoir d'autre choix que de mener des frappes contre les installations nucléaires iraniennes si la diplomatie échouait. "Ce ne serait pas une bonne chose, mais ce serait encore pire si (le président iranien Mahmoud Ahmadinejad) obtenait l'arme nucléaire", déclarait Rudolph Giuliani en avril dernier. Mitt Romney, l'un des autres principaux candidats républicains, a qualifié la semaine dernière Ahmadinejad de "bouffon" et de "filou". Quant à John McCain, il avait soulevé l'indignation des organisations anti-guerre en début d'année en chantant "bombardez, bombardez, bombardez" l'Iran sur un air des Beach Boys au cours d'un meeting de campagne.