Le rival de George Bush doit vraiment mouiller le tricot pour l'emporter le 2 novembre prochain. Dans les sondages, il est toujours marqué par le locataire de la Maison- Blanche, même si ce n'est qu'à deux ou trois points. Il a beau être secondé par plus populaire que lui, le sénateur Edwards, dont l'image et les petits- enfants font remonter au temps de John Kennedy, ne rameute toujours pas l'ensemble de l'électorat démocrate. Beaucoup doutent de ses capacités et voient en lui un homme trop marqué par son appartenance à la classe supérieure. Kerry aborde un test crucial ce jeudi en montant à la tribune de la Convention nationale démocrate à Boston pour revendiquer les clés de la Maison-Blanche devant des millions de téléspectateurs américains. Instruit par les sondages ne lui attribuant pas la victoire facile, le candidat démocrate a besoin d'électrifier la convention, s'il ne veut pas sonner le glas de ses espoirs présidentiels. Il sera assisté durant cette cruciale période par les icônes des démocrates, à leur tête Bill Clinton. Jeudi, au dernier jour de cette grande messe démocrate qui se tient tous les quatre ans, Kerry s'adressera aux milliers de délégués du parti présents à Boston, dans le Massachusetts, pour formellement accepter son investiture. Mais le challenge sera de convaincre les électeurs américains, en particulier les indécis, lors de cette performance solo sous les projecteurs de toutes les grandes chaînes de télévision. La campagne Kerry est devenue une machine efficace et bien rodée. Les contributions financières, le nerf de la guerre électorale, ont afflué à un rythme record malgré le matraquage antiKerry, à coups de spots télévisés, de la machine républicaine qui dispose d'un énorme trésor de guerre. Le problème majeur pour le sénateur du Massachusetts, qui est âgé de 60 ans, est que beaucoup d'électeurs ne connaissent toujours pas vraiment ses positions. Cela à moins de 100 jours de l'élection ! Selon un sondage publié par l'hebdomadaire Time, 49% des personnes sondées jugent que Bush serait un président plus solide que Kerry, tandis que 42% pensent le contraire. Il s'agit là d'un facteur qui pourrait peser lourd dans le scrutin présidentiel, compte tenu des risques de nouveaux attentats sur le sol américain et des incertitudes de la situation en Irak. Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées à Boston pour réclamer le retrait des troupes américaines d'Irak, à l'appel de la coalition “Answer” (“Agir maintenant pour mettre un terme à la guerre et au racisme”). Kerry n'a pas de réponse. D. B.