A force de fermer les yeux sur l'intégrisme, le royaume a fini par tomber dans ses propres rets. Le royaume chérifien est en état d'alerte maximum. Les services de sécurité marocains ont dressé un maillage sécuritaire des plus drastiques pour contrer la menace terroriste qui plane sur les grandes villes et notamment Casablanca considérée comme le fief des réseaux terroristes marocains. Ayant eu vent de possibles attentats à la bombe par des éléments appartenant aux cellules terroristes de la Salafya Djihadia dont on soupçonne des accointances avec la nébuleuse Al Qaîda, les services de sécurité ont remarqué «des mouvements suspects d'éléments non identifiés et appartenant à des cellules terroristes de la Salafya Djihadia». Le quotidien El Ahdath El Maghribia, à l'origine de l'information alerte sur «le danger des attentats terroristes au Maroc qui reste permanent». Les services de sécurité n'excluent pas des attentats dans les prochains jours car les individus interlopes courent toujours. «Ils se prépareraient à commettre d'autres attentats. Celui du 16 mai 2003 de Casablanca devait être le début d'opérations plus spectaculaires». Des barrages fixes de contrôles policiers ont été installés, dans les différents quartiers de Casablanca et précisément au quartier Sidi Moumen, dont sont originaires les kamikazes de l'attentat du 16 mai 2003. Selon le quotidien cité, un dispositif sécuritaire a été mis place aux entrées ainsi qu'aux sorties de l'ensemble des grandes villes du Maroc. Les fouilles sont systématiques dans les autobus desservant les grandes villes marocaines, particulièrement ceux à destination de Casablanca. Les services de sécurité marocains ont redoublé de vigilance face à la menace terroriste qui va crescendo. Selon le journal marocain, ces derniers ont réussi à démanteler plusieurs réseaux terroristes et à épingler leurs principaux chefs notamment «Tewfik El Hanouichi, Mohcine Bouarfa, Djamel Bouzgarene ou Youcef Addad et Brahim Hamdi, un des kamikazes de réserve des attentats de Casablanca». La même source précise que le danger est imminent. Il est à craindre que «les adeptes de la Salafya Djihadia en fuite ne passent de l'étape d'observation à celle de l'action rappelant que les terroristes» pourraient être manipulés par des organisations proches d'Al Qaîda. Les experts du Federal Bureau of Investigations (FBI) diligentés au Maroc après les attentats de Casablanca en mai 2003, estiment que «le Maroc représente l'une des bases du réseau dormant de l'organisation terroriste d'Oussama Ben Laden». Cette thèse est étayée par le directeur général de la sûreté marocaine, le général Hamidou Laanigri, qui avait confirmé, au mois de juin dernier, dans un entretien au quotidien français Le Figaro l'information faisant état de l'existence de dangereux terroristes prêts à passer à l'acte. Cette déclaration faisait suite, selon l'APS qui cite des sources policières marocaines à «l'arrestation, à Beni Mellal (Moyen Atlas) du kamikaze de réserve des attentats de Casablanca Brahim Hamdi, et la découverte dans un bus en provenance de Beni Mellal d'un sac contenant des explosifs. Les produits servant à la fabrication de bombes artisanales découverts dans ce sac de voyage sont absolument identiques à ceux ayant servi à la confection des bombes lors des attentats terroristes de Casablanca». Et d'ajouter que «plusieurs opérations de recherche de terroristes appartenant à la Salafya Djihadia et à Eddaoua Oua Ettakfir, sont actuellement menées par les services de sécurité marocains dans plusieurs régions du pays, notamment dans la région de Fès-Meknès, Beni Mellal, Casablanca-Berrechid, Khouribga et Tanger». Le Maroc est actuellement sous les feux de la rampe de la manière la plus avilissante qui soit. Il est devenu un vivier de l'intégrisme et un pourvoyeur de terroristes. Dire que l'Algérie a souffert de la cruauté de ce voisin ingrat qui l'a reléguée à un rôle de laboratoire en l'enfonçant au moment où elle avait besoin d'être soutenue. Sans jouer les Cassandre, il s'agit là, juste d'un retour de manivelle.