D'emblée, le ministre des Affaires religieuses, M.Bouabdellah Ghlamallah, n'a pas mâché ses mots, hier au forum du Quotidien Djazaïr News, à l'égard de ceux qui prônaient des prêches entachés de «considérations politiques et partisanes». «Les mosquées algériennes ne constitueront plus un espace de propagande et d'endoctrinement», précise-t-il, en faisant allusion aux «dérapages» constatés durant les années précédentes. L'orateur relève, cependant, l'existence présentement de certaines «dérives» expliquées, selon lui, par le «manque d'expérience chez les jeunes imams» mais aussi par l'absence d'encadrement dans quelques régions du pays. Et a posteriori, quelles sont les procédures qui seront prise par le ministère en vue de mettre un terme à d'éventuels d'autres «dérapages»? Justement, sur cette question précise, le conférencier a indiqué, en guise de d'explication, que les imams dénoncés pour «infractions» seront nécessairement introduits en conseil scientifique de la wilaya de son travail avant de comparaître, par la suite, devant le Conseil de discipline. En quelque sorte, M.Ghlamallah met en garde ses imams contre la moindre «gaffe». Satisfaction ou insuffisance? Force est d'admettre que, «peu à peu, les mosquées algériennes retrouvent leur véritable statut défini comme étant un lieu de culte non un Hyde Park». Au train où vont les choses, le ministère «fera de son mieux afin de garantir un encadrement des plus effectifs des mosquées ainsi que des imams». Sur la question portant sur la position de son instance vis-à-vis des amendements apportés sur le fameux dossier dit «code de la famille», M.Ghlamallah a réitéré son soutien aux décisions et aux instructions émises de la part du chef de l'Etat. C'est-à-dire, le conférencier perçoit positivement la nouvelle version du code de la famille, telle qu'illustrée par la commission chargée de sa révision. Dans le même sillage, M.Ghlamallah estime que le «bon amendement est celui qui émane du bon sens et qui mène au bon sens». Explication: la révision envisagée «ne devra se produire sans faire référence aux textes du Coran et au Hadiths». Il juge, en effet, que le fait d'admettre l'élaboration d'un code de la famille en 1984, il s'avère nécessaire, par la suite, d'accepter sa réforme et ce, en tenant compte des différentes mutations qu'a connues la société algérienne. Interrogé sur ses précédentes mises en garde contre la propagation du christianisme dans certaines régions du pays, l'invité de Djazaïr News a confirmé la vraisemblance de ses propos. «Il ne faut pas d'ailleurs baisser les bras, il est obligatoire que l'Etat intervienne, sinon il y a risque que cette vague d'évangélisation prenne une tournure plus inquiétante», atteste le ministre des Affaires religieuses. Selon ce dernier, cette campagne est actionnée en connivence avec certaines parties étrangères. Tout en se gardant de livrer le moindre commentaire sur cette hypothèse, l'orateur se déclare enfin «ouvert» mais aussi «respectueux» des desiderata de chacun, à condition qu'ils ne soient pas «imposés» par un esprit étranger. Sans commentaire!