La part belle des éloges a été réservée à l'Algérie. Sous les acclamations des centaines de personnalités politiques et artistiques, algériennes et sahraouies, le président de la Rasd, M.Mohamed Abdelaziz a soutenu que «le référendum qui déterminera la position du peuple sahraoui est irréversible». C'était hier à l'occasion de la clôture de la semaine de fraternité et de solidarité avec le peuple sahraoui, organisée par l'APC d'Alger-Centre. «Si le Maroc est réticent à prendre langue avec nous pour des desseins économiques ou stratégiques, nous sommes prêts à lui y prêter attention; mais au détriment du droit du peuple sahraoui à se décider sur son sort», a martelé Abdelaziz tout au long de son discours. Ce dernier est allé jusqu' à dire que «si le peuple sahraoui choisira en toute transparence de s'attacher au royaume chérifien, je leur dirai: mes félicitations, le Sahara occidental est à vous». Cependant, après s'être dédommagé de toute velléité de blocage, le président sahraoui a retrouvé sa vocation acerbe en imputant le statut quo au Maroc. «Il (le Maroc Ndlr) a foulé aux pieds la légalité internationale, que ce soit le plan Baker approuvé par les Nations unies en juillet 2003, que ce soit les accords de Houston conclu en 1997», a-t-il fustigé. Interrogé sur l'écho qui, a eu la cause sahraouie au sein de la communauté internationale, le conférencier s'est targué du fait que «la Rasd fait partie des Etats fondateurs de l'Organisation de l'union africaine (OUA)» et «ayant eu gain de cause auprès de 70 Etats avec lesquels nous avons tissé des relations diplomatiques». Dans le même ordre d'idées, il a loué la position américaine, empreinte de «justesse et de légalité». «Le secrétaire d'Etat américain aux Affaires étrangères a clairement affiché l'alignement des USA sur le plan Baker, le considérant comme clé de dénouement. Comme nous avons vu d'un bon oeil le débat engagé au Congrès où des voix non négligeables ont reconnu la justesse de la cause sahraouie», a affirmé Abdelaziz. Une position, selon lui, diamétralement opposée à celle prise par l'Espagne et la France. Il les a accusées «de partialité honteuse en faveur du Maroc»; et de conclure: «Ils (l'Espagne et la France) sont en partie responsables des détériorations dans la région du conflit». La prochaine session de l'ONU qui se déroulera sous l'égide de l'Espagne ne semble pas «inquiéter» les Sahraouis qui sont «très reconnaissants envers la société civile espagnole». Déterminé à libérer le Sahara occidental «tôt ou tard», le président sahraoui a brandi en des termes à peine voilés, la menace de redéclencher les hostilités. «Le Maroc ne saurait étouffer notre résistance armée à laquelle nous n'hésiterons pas à recourir pour recouvrer notre liberté.» La part belle des éloges a été réservée à l'Algérie. Dans un cocktail artistique, mêlé d'accolades de fraternité, un procès-verbal portant renouvellement de l'accord de coopération entre Alger-Centre et la capitale sahraouie El Ayoun a été signé entre les responsables des deux villes. Dans la matinée, Mohamed Abdelaziz a sillonné plusieurs localités relevant de l'APC d'Alger-Centre. Ce fut l'opportunité de baptiser certains lieux publics et établissements culturels par des noms des militants sahraouis.