La situation dans les territoires occupés sahraouis reste toujours préoccupante. La libération par les autorités de la Rasd de 404 prisonniers marocains le 18 août dernier, ne semble pas « émouvoir » le palais royal qui persiste dans sa conduite à poursuivre la répression contre les citoyens sahraouis et faire fi de toutes les résolutions de l'ONU. Au moment donc où le gouvernement de la République arabe sahraouie, démocratique (Rasd) appelle à une grève de la faim des réfugiés le 1er septembre prochain pour dénoncer l'emprisonnement de 37 prisonniers politiques sahraouis, M.Mohamed Abdelaziz a appelé les Nations unies à assumer leurs responsabilités de décolonisation au Sahara occidental, dans une lettre envoyée à Kofi Annan, le secrétaire général de l'ONU. La lettre diffusée par l'Agence de presse sahraouie (SPS) et reprise par l'Agence officielle algérienne APS, salue les récentes nominations de MM. Peter van Walsum et Frasesco Bastagli en qualité respectivement d'envoyé personnel et de représentant spécial de Kofi Annan, mais revendique clairement que des «efforts supplémentaires doivent encore être entrepris, et en toute urgence, afin d'amener le Maroc à se conformer à la légalité internationale». Le président de la Rasd, M.Mohamed Abdelaziz, a tenu, à rappeler dans sa lettre que le peuple sahraoui doit pouvoir exercer ses droits légitimes et inaliénables à l'autodétermination, conformément aux résolutions de l'assemblée générale du Conseil de sécurité de l'ONU, en soulignant toute la disposition et la bonne volonté sans cesse manifestées par son gouvernement pour le règlement du conflit. «Vous vous imaginerez sans doute combien il était difficile pour nous de prendre une telle décision (la libération des prisonniers marocains Ndlr) alors que le conflit reste ouvert, à cause de l'intransigeance du Maroc et son blocage de toutes les voies de la paix», note encore M.Mohamed Abdelaziz à l'adresse du secrétaire général de l'ONU. Le représentant légitime du peuple sahraoui exhortera solennellement aussi bien l'ONU que la communauté internationale entière à faire preuve d'un engagement ferme pour que le Maroc mette un terme à sa répression contre les populations sans défense, libère sans conditions les prisonniers de guerre sahraouis et les détenus politiques arrêtés depuis le 21 mai dernier et enfin, fasse la lumière sur le sort des disparus, enlevés par les services de sécurité de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Le Maroc se pliera-t-il aux résolutions des Nations unies et aux appels sans cesse répétés de la communauté internationale? Voilà la véritable question. Il semblerait malheureusement que non puisque la position du Maroc reste encore confuse, voire ambiguë. Sinon comment expliquer que les médias de Sa Majesté continuent encore de jeter leur venin sur l'Algérie en diffusant des reportages montés de toutes pièces montrant des prisonniers marocains élargis qui soi-disant auraient été torturés par des Algériens. Le Maroc continuera-t-il ainsi à répondre à toutes les initiatives de paix par la manipulation et le mensonge? Jusqu'à quand le jeune Roi continuera-t-il à narguer les Nations unies? Le peuple marocain commence sérieusement à se lasser d'un conflit qui n'a que trop duré et que le Roi semble entretenir «subtilement». Le parti marocain «Ennahdj Eddmocrati» (la Voie démocratique) qui réclamait il y a quelques jours que la question sahraouie soit réglée dans le cadre de l'ONU, avec l'organisation d'un référendum sur l'autodétermination du peuple du Sahara occidental, devrait sérieusement faire réfléchir Sa Majesté le Roi. Car à trop tirer sur la corde, elle finit toujours par se rompre. Le peuple marocain a le droit de vivre en paix avec le peuple sahraoui sous le joug colonial depuis maintenant une trentaine d'années; de quoi réveiller les consciences les plus «endormies».