«Le plan Baker reste un document fondamental pour le futur du Sahara occidental.» Le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, M.Francisco Bastagli, est arrivé, vendredi, à Alger. Les conciliabules s'articuleront indiscutablement sur la récurrente question du Sahara occidental, dont le règlement est renvoyé aux calendes grecques, nonobstant une pression internationale sans relâche. «Ma visite à Alger entre dans le cadre d'une tournée dans la région pour discuter de la question du Sahara occidental», a déclaré texto le chef de la Mission des Nations unies pour le référendum du Sahara occidental (Minurso). Nommé comme étant représentant personnel de Kofi Annan il y a de cela trois semaines, M.Francisco Bastagli semble déjà déterminé à donner un coup d'accélérateur à la conclusion d'un accord pour le règlement de la question sahraouie. Lequel accord ne doit passer que par le canal de la légalité internationale qui réclame le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. L'affaire des prisonniers sahraouis, en grève de la faim depuis maintenant 45 jours dans les prisons marocaines, plonge le palais royal, boudé par la communauté internationale, un peu plus chaque jour dans la claustration. Aujourd'hui, Rabat n'a pas à se déplacer sur un autre plan que celui qui stipule l'organisation, sous la surveillance de l'ONU, d'un référendum d'autodétermination pour les territoires occupés. Le secrétaire général du département des Affaires étrangères M.Ramtane Lamamra, s'est entretenu avec le représentant de Kofi Annan et affirmé, sans détours ni faux-fuyants, la position de l'Algérie par rapport à la question sahraouie. Une attitude qui, il est utile de le rappeler, ne peut être qu'en conformité avec la légalité et les règles régissant les rapports politiques internationaux. «L'Algérie joue un rôle très important dans la région et je profite de ma visite pour mieux connaître la vision des autorités algériennes concernant la question du Sahara occidental» a déclaré M.Bastagli à l'issue d'un entretien avec le ministre des Affaires étrangères, M.Mohamed Bedjaoui. Les entretiens de M.Francisco Bastagli avec les responsables algériens interviennent après sa rencontre, jeudi à Chahid el Hafed, avec le président de la Rasd M.Mohamed Abdelaziz. Une entrevue consacrée exclusivement à débattre du processus de décolonisation, rapporte, vendredi, l'agence de presse sahraouie SPS. Il a été question, de toute évidence, de souligner derechef «la nécessité d'avancer dans le processus de décolonisation du Sahara occidental par la mise en oeuvre du plan de paix du Conseil de sécurité à travers la Minurso présente sur le terrain depuis 1991», a indiqué aussi l'agence sahraouie, citant une source gouvernementale sahraouie. N'ayant en cesse, depuis quelque temps, d'interpeller les instances des Nations unies, le président Abdelaziz a fait part à M.Bastagli, de ses inquiétudes quant à la situation des populations civiles sahraouies dans les territoires occupés. Il s'agit aussi d'exiger l'ouverture des territoires aux observateurs étrangers indépendants ainsi que la libération des prisonniers politiques sahraouis. Les chiffres de M.Abdelaziz parlent de quelque 151 prisonniers de guerre et plus de 500 disparus sahraouis répertoriés par leurs familles depuis l'invasion militaire du territoire et son annexion en 1975. L'essentiel est que le représentant du secrétaire général des Nations unies a affirmé sa détermination de trouver une solution «politique juste et définitive au contentieux du Sahara occidental dans le cadre des Nations unies et en application des résolutions y afférentes». Une solution qui prendra comme référence «le plan Baker» qui, selon M.Francisco Bastagli, demeurera «un document fondamental pour le futur du Sahara occidental». Ce plan a été adopté à l'unanimité par le Conseil de sécurité de l'ONU en juillet 2003. Il prévoit l'organisation d'un référendum d'autodétermination pour le peuple sahraoui. Cette solution est conditionnée par le passage à l'action et le dépassement du blocage actuel causé par l'entêtement du palais royal, en appuyant la mission du nouvel envoyé personnel de Kofi Annan, l'ambassadeur Peter Van Walsum et le représentant spécial pour la Minurso, M.Bastagli.