Le chef du gouvernement refuse toute «solution» qui exclurait le droit du peuple sahraoui à décider souverainement de son destin. Le Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, a clairement mis en avant lundi soir le soutien de l'Algérie à la cause sahraouie, dans une allocution prononcée à l'occasion d'un dîner offert à la résidence El-Mithak en l'honneur du président de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), M.Mohamed Abdelaziz. C'est ce que rapporte l'agence algérienne de presse. La solidarité de l'Algérie avec le peuple sahraoui «se nourrit d'abord des liens que le peuple algérien a cultivés tout au long de sa profonde histoire avec les peuples frères et voisins de la région et le peuple sahraoui peut à juste titre, cultiver avec fierté la mémoire de sa contribution millénaire à l'épanouissement de la civilisation du Maghreb arabe», a ainsi précisé le responsable algérien. La solidarité de l'Algérie, a-t-il ajouté, «est de surcroît renforcée dans le cadre de son soutien naturel à votre lutte pour l'exercice du droit inaliénable de tous les peuples à l'autodétermination et pour le parachèvement de la décolonisation sur le sol africain». «Au demeurant, comment en aurait-il pu être autrement pour le peuple algérien qui a lutté pour ce même droit et qui l'a par la suite, soutenu à travers les continents?» L'orateur, fortement acclamé par les présents, diplomates, responsables sahraouis et algériens et représentants exclusifs de la presse publique, a ajouté qu'«à travers cet engagement, l'Algérie oeuvre également en fait à l'avènement de la paix, de la stabilité et de la sécurité définitives dans notre sous-région au service de relations de fraternité, de bon voisinage et de coopération, y compris entre mon pays et le Royaume du Maroc frère, avec lequel nous partageons un passé commun et avec lequel nous partagerons un avenir nécessairement solidaire». Le sujet, qui ne saurait être dissocié de l'édification de l'UMA sans qu'il ne soit question de céder au chantage marocain qui veut en faire un préalable, reste d'autant plus brûlant que les blocages que rencontre l'Union, desservent grandement les peuples maghrébins. Ouyahia précise à ce sujet que «cet avènement définitif de la paix, de la stabilité et de la sécurité dans notre sous-région constituera aussi un socle solide et durable à l'Union du Maghreb Arabe, choix stratégique que les peuples de la région ont collectivement contracté alors qu'ils luttaient pour leur liberté, un choix qui est une nécessité vitale pour tous ses membres, face aux défis contemporains.» Il n'en met pas moins en garde contre toute nouvelle tentative de déstabilisation ou désinformation comme tente de le faire régulièrement, le palais chérifien, multipliant en ce sens les échecs sans jamais en tirer les leçons requises: «C'est dire par là, a affirmé M.Ouyahia dans son discours, que toute tentative de semer la confusion sur la position de l'Algérie face au conflit du Sahara Occidental en tentant de travestir sa volonté et son engagement sincères à consolider l'entente et la concorde dans notre sous-région n'est et ne sera qu'une vaine manoeuvre dilatoire.» Il mettra pour finir la bonne volonté de l'Algérie envers l'ensemble de ses voisins en soulignant pour la énième fois que «l'Algérie est disposée à construire des relations exemplaires avec le Maroc frère et voisin. Elle est résolument engagée dans l'édification de l'Union du Maghreb arabe pour une intégration régionale plus urgente que jamais». «Mais, a-t-il ajouté, le soutien de l'Algérie aux responsabilités et aux engagements des Nations unies en vue du parachèvement de la décolonisation au Sahara Occidental et de l'exercice par le peuple sahraoui de son droit à une libre autodétermination est, et demeurera, une position de principe immuable.» Un message pressant est lancé pour finir en direction de ceux qui détiennent les clés de cette affaire, «l'Algérie appelle de nouveau la communauté internationale à oeuvrer au respect et à l'application de ses propres décisions relatives au parachèvement de la décolonisation au Sahara Occidental».«L'Algérie invite tout particulièrement les puissances et les pays intéressés par le règlement de ce conflit à emprunter la véritable voie susceptible de hâter la concrétisation de cet objectif tant attendu, et cela en encourageant les deux parties concernées, à savoir le Royaume du Maroc et le Front Polisario à aller de l'avant vers l'exercice par le peuple sahraoui de son droit inaliénable à l'autodétermination, conformément au plan de paix unanimement adopté par le Conseil de sécurité.» De son côté, le Président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a appelé «tous les pays intéressés par la stabilité et la paix dans la région du nord-ouest africain à participer activement à la solution» du conflit du Sahara Occidental dans le respect de la légalité internationale. «Nous appelons tous les Etats, les parties de bonnes intentions et les partenaires à agir en faveur d'une solution fondée sur le droit et la légalité et dirigée vers l'avenir, l'avenir de tous les pays et les peuples sans exclusive ni distinction aucune», a déclaré le président sahraoui. Il a estimé que de telles démarches visaient «à gagner du temps en enfreignant la légalité internationale et en soutenant les oppresseurs aux dépens des opprimés». Le président sahraoui a en outre réitéré l'attachement de son gouvernement et de la direction du Front Polisario à une «solution pacifique», tout en assurant que «le peuple sahraoui continuera, aussi longtemps que nécessaire, son combat légitime pour arracher ses droits inaliénables». Pour finir, il a d'autre part souligné, que l'édification de l'Union du Maghreb arabe ne pourrait se faire qu'en «respectant la souveraineté, les droits, l'intégrité territoriale et l'égalité» des peuples de la région. Voilà, en somme, un nouveau coup diplomatique, porté au Maroc avec ses velléités colonialistes, désormais mis au pied du mur et pressé d'aller vers la seule solution qui a été jugée légale, humaine et acceptable par la communauté internationale, à commencer par l'ONU et son Conseil de sécurité.