Livrant à l'assistance un discours-programme, M. Ouyahia a exprimé la même position que celle de l'Etat algérien quant au projet de l'union pour la Méditerranée et accentue le doute sur la participation ou pas du président Bouteflika au sommet de Paris prévu le 13 juillet prochain. Ahmed Ouyahia a été plébiscité hier, au premier jour du 3e congrès du parti, secrétaire général du RND. Sans aucune difficulté, les 1371 congressistes lui ont renouvelé le quitus pour un mandat de cinq ans. Nommé lundi dernier pour la troisième fois chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia est à la tête du RND depuis 1999. Lors d'une allocution prononcée juste après sa réélection, M. Ouyahia a appelé les militants de son parti à rester à l'écoute du peuple et à communiquer avec les citoyens. Il a rappelé dans ce contexte les dernières émeutes de Chlef, affirmant que ceux qui ont détruit ne sont pas les habitants des baraques, mais ce sont d'autres personnes, intéressées par l'argent des banques et des bureaux de poste. Il estime ainsi que c'est là où les militants du parti doivent intervenir et parler aux habitants et « œuvrer à semer l'espoir » au sein de ces populations. Le pays, selon lui, vit une « crise de moralité ». M. Ouyahia a, en outre, rendu hommage aux membres fondateurs du parti, en particulier le défunt Abdelhak Benhamouda, comme il l'a fait la matinée dans son discours d'ouverture des travaux du congrès. « C'est Benhamouda qui avait mis le RND sur rail », a-t-il martelé. Le SG du RND a rappelé auparavant une déclaration du défunt Benhamouda faite en septembre 1996 à la conférence nationale économique et sociale, dans laquelle il disait : « Il n'y a ni démocratie, ni développement, ni progrès, hors du toit de l'Algérie, l'Algérie pour laquelle nous vivrons, l'Algérie pour laquelle nous mourrons. » Cela en réaffirmant que « le RND demeure fidèle à ce choix qui découle en fait du message de novembre 1954 ». LA PANNE DE L'UMA ET LE SAHARA OCCIDENTAL M. Ouyahia a saisi l'occasion pour réitérer la fidélité de son parti à ce choix « aux côtés de notre frère moudjahid, le président Liamine Zeroual, auquel nous adressons nos respectueuses salutations ». La salle a réagi avec un tonnerre d'applaudissements. M. Ouyahia affirme qu'il reste fidèle aussi à cette même ligne, aux côtés du président Bouteflika, vantant le succès de son action « au service du pays ». « Il pourra toujours être assuré de notre soutien loyal, que ce soit au sein des institutions, que ce soit dans le cadre de l'alliance présidentielle, ou que ce soit en tant que famille politique, notamment aux échéances politiques majeures qui s'annoncent pour bientôt », a-t-il souligné, réitérant son plein soutien à la réconciliation nationale qui est, selon lui, « l'un des moyens » de parvenir à éradiquer le terrorisme. « Notre parti a combattu le terrorisme et continuera de le combattre », a-t-il insisté tout en défendant les « bons » résultats de la réconciliation nationale. Livrant à l'assistance un discours-programme, M. Ouyahia a exprimé la même position que celle de l'Etat algérien quant au projet de l'union pour la Méditerranée et accentue le doute sur la participation ou pas du président Bouteflika au sommet de Paris prévu le 13 juillet prochain. « La prospérité de ce projet dépendra du respect de deux principes fondamentaux. Il s'agit, en premier lieu, de l'avènement d'une paix juste et définitive au Moyen-Orient qui passe par la consécration des droits du peuple palestinien, et c'est là une réalité qui ne peut être contournée. Il s'agit, en second lieu, pour ce nouveau projet de se doter d'objectifs clairs, dans le cadre d'un respect mutuel et d'intérêts mutuellement avantageux pour toutes ses parties », a-t-il précisé. Outre le soutien à la cause palestinienne, M. Ouyahia évoque le conflit sahraoui. Selon lui, la panne de l'Union du Maghreb arabe (UMA) est due aussi au blocage du processus de décolonisation du Sahara occidental. Il souligne la nécessité d'« un règlement juste et définitif » du conflit du Sahara occidental, conformément au plan de paix accepté et signé, à maintes reprises, par le royaume du Maroc et le Front Polisario. Cela pourra ouvrir, à ses yeux, la voie à la construction de l'UMA.