L'homme-orchestre revient avec deux titres originaux remixés avec finesse: Etoile filante et N'kodo... Décidément, Djamel Laroussi est un vrai «gratte-idée», qui n'a de cesse d'approfondir ses visions musicales et ses expériences mélodiques. Compositeur, chanteur, multiinstrumentiste de talent, l'homme est un vrai artiste doué d'un grand sens de la créativité. Djamel Laroussi aime prendre le temps pour bien faire les choses. Méticuleux, perfectionniste, Djamel Laroussi qui affirme: «J'appréhende la claustrophobie musicale», reviendra à la rentrée avec un nouvel album bien mûri. Après avoir sillonné cette année l'Europe (la Suisse, l'Espagne, l'Italie, la France...) en capitalisant plus de 80 dates de concert, l'homme à la queue de cheval frisonnante et au regard pétillant, gaucher de son état, aime surprendre, nous surprendre en inventant de nouvelles instrumentations à ses musiques. Celles-ci sont triturées, nourries, réinventées, matinées de sons nouveaux. C'est ainsi qu'il reprendra deux chansons phare de son album Etoile filante pour leur insuffler un autre goût particulier. A ces titres, Djamel Laroussi leur a inscrit une touche un peu plus moderne, occidentale. Etoile filante et N'kodo sont remixées et remises au goût du jour. L'une en version dance réarrangée par Bob Humid et l'autre pour la radio par Tutu et éditées chez Dadoua Records. Dans le mix de Ya Djillali daoui hali, la voix de Djamel est «synthétisée», avec des effets abyssaux, la mélodie est moins orientalisante, moins remuante que l'originale, quoique... elle garde tout de même sa fraîcheur avec des tonalités plus fluides, vaporeuses. L'interprète aux multiples facettes... musicales s'est adonné à un exercice certes ludique mais pas facile. Ici, il nous exhibe des morceaux aux parfums différents. Presque 4 ans après, Etoile filante est plus que jamais présente, dès qu'on l'écoute, elle fait tilt dans nos oreilles et nous pousse immédiatement à danser et quand on peut lui rajouter un nouvel habillage, pourquoi pas? Un relookage plus tendance, un rien soft qui plaira assurément. N'kodo, l'autre titre repris par Djamel Laroussi avait été écrit, précise l'auteur de la real world music «pour mon neveu Salim pendant mon séjour en Europe, alors que je ne pouvais pas être à ses côtés, ni le voir grandir». Pour rappel, ce thème espagnol endiablé est soutenu par un rythme algérien goubahi et concluant par un solo de guitare qui oscille entre jazz et flamenco. Et c'est la douceur d'un violon qui vient temporiser les ardeurs du manque dans la nouvelle version. Une petite note de mélancolie noyée dans un océan d'amour. Tout a vraiment commencé à Cologne en 1994, après que Djamel Laroussi ait obtenu son diplôme en composition de jazz à cette académie de musique réputée. «Les études de jazz, c'était un rêve qui est devenu une réalité», dit-il, et «pour moi, en tant qu'autodidacte, la théorie m'a beaucoup aidé à la base à mieux comprendre mes idées abstraites pour pouvoir les communiquer aux autres musiciens qui m'accompagnent». Djamel Laroussi avait en outre commencé ses études par l'informatique en y rajoutant la musique. L'on comprend mieux son penchant pour le côté expérimental et son regard pétri de curiosité, un rien malicieux tout le temps à la recherche de nouvelles harmonies. On ne le dira jamais assez, à quand le retour de Djamel Laroussi sur une scène algérienne?