Le candidat démocrate progresse face au président Bush sur le front de l'économie et de l'Irak. A trois mois seulement de la présidentielle américaine, le bras de fer se durcit entre le président Bush et son principal adversaire, John Kerry. Si le thème de la guerre en Irak constitue le dénominateur commun dans la prochaine bataille électorale, il n'en reste pas moins que le volet social pourrait faire la différence dans un pays confronté à un sérieux problème de chômage. Conscient de la portée de ce chapitre, le candidat Kerry est le favori des Américains en matière sociale et économique. C'est ce que révèle un sondage publié jeudi dernier par un institut américain. Le sondage en question, affirme que le candidat démocrate, John Kerry, progresse face au président républicain, Bush sur le front de l'économie et de l'Irak. Le sondage accorde une légère avance à John Kerry avec 47% contre 45% à M.Bush et 2% au candidat indépendant, Ralph Nader. 52% des personnes interrogées considèrent que John Kerry est mieux armé pour gérer l'économie, priorité des électeurs, contre 37% pour M.Bush. L'écart entre les deux hommes s'est creusé au fil des mois, de 5 points en mars à 10 points en mai. 52% des Américains interrogés se déclarent mécontents de la gestion de M.Bush dans ce domaine, alors que la croissance montre des signes d'essoufflement depuis le début de l'été. D'après l'enquête, George W.Bush, reste plus apprécié que son adversaire sur sa capacité à gérer le pays, sur son jugement et son honnêteté. Le sondage souligne, par ailleurs, que la hausse du prix de l'essence est un sujet de préoccupation pour l'ensemble des Américains, qui sont 52% à «suivre très attentivement» son évolution. Comparativement, ils ne sont que 39% à accorder la même importance à l'Irak et 34% aux alertes terroristes. Sur l'Irak, John Kerry est considéré, par 46% contre 44%, comme mieux à même de trouver une solution à l'engagement américain. La crise du Darfour est un autre point fort du candidat Kezrry, qui a critiqué la politique «timide», suivi par le président Bush face à la dégradation de la situation dans la région. Kerry appelle l'administration républicaine à accentuer la pression sur le Soudan pour faire cesser les violences et porter assistance aux civils. «Combien d'innocents supplémentaires doivent mourir avant que l'administration Bush ne prenne la tête de la communauté internationale pour faire cesser la violence et contraindre les organisateurs du génocide à rendre compte?», a demandé John Kerry dans un communiqué publié au cours d'un déplacement électoral en Californie (Ouest). «Un engagement américain efficace pourrait sauver des centaines de milliers de vies. Les Etats-Unis doivent utiliser l'entière puissance de leur diplomatie», a-t-il ajouté. Il s'agit notamment, selon lui, d'obtenir une autorisation du Conseil de sécurité de l'Onu pour «une intervention humanitaire pour protéger les civils et distribuer l'assistance humanitaire», mais aussi de mettre sur pied «une commission d'enquête internationale sur les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide». «Les Etats-Unis ne doivent laisser aucun doute à Khartoum sur ce qui l'attend lorsque prendra fin le délai de trente jours» que lui a accordé l'Onu pour remplir ses engagements concernant le désarmement des milices. Après donc, la «gaffe» commise la semaine dernière, estimant qu'il voterait à nouveau aujourd'hui en faveur d'une intervention militaire en Irak, John Kerry semble s'être racheté ces derniers jours en affirmant qu'il limiterait au maximum la présence de soldats américains en Irak s'il venait à être élu.