Selon un sondage réalisé pour la chaîne de télévision ABC et le journal “Washington Post”, John Kerry possède une avance de huit points sur l'actuel locataire de la Maison-Blanche. La guerre contre l'Irak sera-t-elle la principale cause de l'éviction de George Bush du bureau ovale ? Tout semble l'indiquer selon un récent sondage d'opinion publié lundi soir aux Etats-Unis. 52% des Américains estiment désormais que la guerre en Irak ne valait pas la peine d'être livrée, contre seulement 47% d'opinions favorables. Le nombre de victimes parmi les forces US, qui a largement dépassé la barre des 800, est considéré comme inacceptable par 71% des citoyens américains. Cela se répercute inévitablement sur la cote de popularité de Bush junior, tombée à 47% d'avis favorables contre 1% de mécontents. Et dire que le président américain a culminé à plus de 70% de soutien en mars 2003 juste avant le déclenchement de la guerre contre l'Irak. Le plus surprenant et qu'il perde du terrain sur la question de la conduite de la guerre contre le terrorisme, qui constituait jusque-là son point fort, où seulement 47% soutiennent sa manière de gérer ce dossier sensible. La conséquence attendue de cette chute libre de Bush est la remontée spectaculaire de son adversaire démocrate pour la présidentielle de novembre prochain. John Kerry est désormais crédité de 53% des intentions de vote contre 45% pour le candidat républicain. Il s'agit là d'un renversement de situation important à seulement quatre mois du scrutin. Kerry est également donné gagnant en cas de triangulaire, avec la participation du candidat indépendant et porte-parole des consommateurs, Ralph Nader, qui représentait un véritable danger pour les démocrates. En effet, même dans la perspective de la confirmation de la candidature de Nader, qui était rappelons-le, la cause de la défaite en 2000 de Al Gore, John Kerry possède une appréciable avance de quatre points sur son rival. Sur certaines questions, comme la santé, l'éducation, la fiscalité et les affaires étrangères, Kerry bénéficie d'une plus grande confiance des électeurs. Quant à la personnalité des deux hommes, l'on relève un certain équilibre. Si Bush est considéré comme un homme fort et plus apte à gérer en temps de crise, Kerry quant à lui est jugé plus honnête et crédible, mais également disposé à comprendre “les problèmes des gens”. Il apparaît clairement à la lumière des résultats de ce sondage, réalisé au cours de la période allant du 17 au 20 juin auprès de 1 201 personnes adultes consultées par téléphone, que le duel Bush-Kerry pour la présidentielle s'annonce des plus serrés, bien que la marge d'erreur ne soit que de trois points dans ce genre de sondage. Au vu des derniers développements sur la scène américaine et internationale, les deux candidats partent à armes égales. Des retournements de situation ne sont pas à exclure. Il suffit de voir comment l'avance considérable qu'avait George Bush a fondu comme neige au soleil pour s'abstenir de faire un quelconque pronostic. K. A.