Le siège de l'Ugta Il y a «volonté féroce» chez l'Ugta pour «asseoir une nouvelle politique économique nationale fondée sur une intégration de la production nationale». C'est reparti pour un autre mandat de cinq ans. Fraîchement réélu, Abdel-madjid Sidi Saïd jubile. Il a été plébiscité pour un nouveau mandat de cinq ans au poste de secrétaire général de l'Ugta, lors du 12e congrès qui s'est ouvert hier, à l'hôtel El Aurassi (Alger) en présence de 800 délégués. Ouvert sous le thème «Paix, justice et solidarité», ce congrès a permis à Sidi Saïd de consolider sa place de secrétaire général de la Centrale syndicale. «C'est le plébiscite de la stabilité et non pas de ma personne», a lâché Sidi Saïd, ajoutant que «nous avons réussi à être parmi les acteurs qui comptent et qui ont participé à faire la paix et la stabilité du pays. Il nous appartient maintenant de mutualiser cette solidarité et d'aller de l'avant». La joie de Sidi Saïd a été double puisqu'il a été félicité également par le président de la Réplique dans une lettre adressée aux congressistes, consacrant ainsi par ce geste le rôle de partenaire incontournable de l'Ugta. Sidi Saïd ne pouvait pas espérer mieux. Il le lui a bien rendu. Depuis qu'il a été réélu, en avril 2014, pour un quatrième mandat, le président Bouteflika n'a jamais été encensé comme cela a été fait hier, lors de ce congrès. Sidi Saïd n'a pas tari d'éloges à propos du président Bouteflika pour ses «décisions historiques» au profit des travailleurs algériens et de l'économie nationale. «J'exprime la reconnaissance de l'Ugta au président Bouteflika, pour tout ce qu'il a entrepris en faveur des travailleurs algériens et de la nation algérienne», a indiqué M.Sidi Saïd à l'ouverture des travaux du congrès. Evoquant les acquis sociaux depuis 1999, Sidi Saïd a cité, notamment la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, le payement anticipé des dettes extérieures et l'abrogation de l'article 87 bis du Code du travail. Il a relevé que «ses décisions historiques, nous ont permis aujourd'hui de faire face à la chute des prix des hydrocarbures et de nous éloigner des incertitudes et des angoisses du lendemain». Ce congrès intervient dans un contexte social et économique marqué par une crainte suscitée par la chute des prix du baril. Un thème que le secrétaire général a évoqué dans son discours. Sidi Saïd a assuré à ce propos l'existence d'une «volonté féroce» chez l'Ugta pour «asseoir une nouvelle politique économique nationale fondée sur une intégration de la production nationale». Selon lui, cela nécessite une solidarité impliquant à la fois, le gouvernement, le patronat, la société civile et les travailleurs. «Nous devons protéger notre économie. Booster la production nationale est la solution pour l'émergence économique du pays», a-t-il dit, appelant les parties concernées à émettre, pour ce faire, des «propositions constructives». Concernant les revendications socioprofessionnelles des travailleurs, M.Sidi Saïd a plaidé pour «le dialogue, la concertation et la confiance mutuelle». La séance inaugurale du congrès s'est déroulée en présence du président de l'APN, Mohamed Larbi Ould Khalifa, du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, des membres du gouvernement, des présidents de plusieurs partis politiques, de responsables de syndicats autonomes et d'organisations de la société civile, de représentants du Bureau international du travail (BIT) et de l'Organisation de l'unité syndicale africaine (Ousa) et de représentants d'organisations syndicales de pays africains et européens. De même que cette séances a été également marquée par l'intervention de plusieurs représentants d'organisations syndicales et ouvrières internationales et du président du Forum des chefs d'entreprise, Ali Haddad, qui ont rendu hommage au rôle positif de la Centrale syndicale dans la protection et la promotion du produit national et des entreprises nationales ainsi que dans la préservation des emplois et la défense des droits des travailleurs. «Le rapprochement entre les deux secteurs nous permettra de créer de l'emploi, de réduire notre dépendance à l'importation et de renforcer notre tissu industriel», a indiqué Ali Haddad dans un discours prononcé lors de l'ouverture des travaux du congrès appelant à la tenue d'une tripartite dans les prochaines semaines. «Nous avons besoin d'avancer et d'avancer vite», a insisté le président du FCE. Pour sa part, le président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), Boualem M'rakech, a souligné la nécessité d'un travail en cohésion «pour trouver des solutions adéquates pour le développement économique et social».