Les calèches sont revenues timidement reprendre le macadam de la ville d'Oran. Clopin-clopant, ces véhicules hippomobiles sont revenus pour devenir l'attraction des habitants du centre-ville, habitués au tintamarre des véhicules modernes et à leurs rejets polluants. L'initiative qui est à mettre à l'actif de quelques jeunes, a été largement saluée par les amoureux de la ville, qui avaient avec un pincement au coeur regretté la disparition de ce moyen pittoresque de transport qui donnait un attrait certain aux rues, jadis pavées de la ville. Quelques calèches ont fait une apparition remarquée dans le centre-ville devenant ainsi une curiosité qui fait la joie des estivants qui arpentent, à la tombée de la nuit, le boulevard du Front de mer, une véritable promenade des Anglais. Tout a commencé par une timide tentative de quelques jeunes propriétaires de carrioles qui sillonnaient les artères de la périphérie pour vendre fruits et légumes. Chassés du centre-ville, ils sont revenus pour devenir un objet de décor qui apporte une touche pittoresque à la ville. La calèche rafistolée et décorée, quelques rubans accrochés à la crinière du cheval, des ballons par-ci, des guirlandes par-là et le tour est joué. A eux, les grandes artères du centre-ville devenues pour ces véhicules un terrain à reconquérir. Aujourd'hui, la mode est au transport des couples mariés à bord de ces calèches qui arpentent les rues rythmées par le bruit des sabots des chevaux. Adieu klaxons et autres vrombissements de moteurs. Les prix des locations ne font pas reculer les amateurs au nombre en constante progression. Pour être branché aujourd'hui à Oran, il faut se payer une balade à travers les rues du centre-ville à bord de la calèche. C'est l'attraction de l'été, une attraction surgie du passé, mais ô combien appréciée par les Oranais qui détournent leur regard aujourd'hui des Mercedes m'balga et autre louza.