Traditions n Le cheval, symbole de paix, d'authenticité, de bravoure et de sérénité, fait son come-back dans les cortèges nuptiaux. En effet, le trot chaloupé du cheval reprend sa place dans les cortèges nuptiaux. Qu'il soit de course, de parade ou de trait, on lui réserve aujourd'hui une place aux côtés de la voiture «dernier cri». On le pare, on le cajole, on le chouchoute pour qu'il devienne l'attraction d'une soirée, une monture qui saura éclipser le brillant des automobiles qui deviennent tout juste un accessoire. Blanche, brune ou tachetée, la robe du cheval est ornée de rubans et de ballons multicolores. Le cabriolet flambant neuf, devenu un must pour les mariages branchés, s'efface devant le port altier du cheval. Certaines familles oranaises lui réservent une place de choix dans le long cortège bigarré et bruyant qui ira parader dans les rues de la ville. La mode veut, aujourd'hui, que le nouveau marié enfourche un cheval pour rejoindre la salle des fêtes ou le doux foyer où l'attend sa dulcinée. Cette tradition, que les vents du modernisme ont failli effacer de la mémoire des Oranais, est revenue sans crier gare pour signifier un retour aux sources. Le cheval est revenu au galop imposer sa présence dans les cortèges. Les rues de la ville accueillent une parade où se mêlent, à ses hennissements, la zorna et le tintamarre des klaxons. Le cheval, utilisé par des marchands ambulants qui arpentent la ville, proposant des fruits et légumes, s'est affranchi à la recherche d'un luxe qui sied à son aura. Les charrettes sont jetées dans les étables. Le cheval est bichonné, pomponné pour accompagner la fête. Certains propriétaires ont même conçu des calèches décorées avec soin, destinées à la location pour les mariages. Ces véhicules sont loués entre 5 000 et 6 000 DA pour un passage remarqué au milieu d'une procession joyeuse. Le propriétaire d'un pur-sang arabe qui répond au nom évocateur de Mabrouk, synonyme d'espoir, avoue que sa bête est devenue la mascotte de plusieurs jeunes couples oranais qui se sont unis pour le meilleur et pour le pire. «Mabrouk est tellement sollicité qu?il est réservé jusqu'à la fin du mois de septembre prochain», explique son propriétaire. Avant que le cortège ne se forme pour s'ébranler à travers les rues, le cheval est soumis à une véritable toilette où se retrouvent shampooings et parfums «made-in». Une selle brodée, des ballons et des rubans transforment le cheval de trait, de course ou de parade en un objet de curiosité qui donne à la fête tout son attrait.