Les prix du pétrole continuent à tenir en otage l'économie et le marché boursier. Les cours du pétrole ont enregistré, ces dernières 48 heures, des prix records dont le dernier remonte à vendredi avec 46,65 dollars. Le baril de brut, qui a gagné plus de 40% depuis son plus bas cours de l'année début février, évolue au-dessus de 40 dollars depuis un mois. Cependant, la promesse faite mercredi par l'Arabie Saoudite de pomper plus de pétrole, n'a pas suffi à rassurer le marché inquiet de la fermeté de la demande, alors que l'Opep produit quasiment au maximum de ses capacités. Les problèmes du géant pétrolier russe Ioukos, les menaces d'attaques terroristes contre les oléoducs irakiens sont autant de facteurs qui contribuent à alimenter la nervosité des opérateurs. Cette instabilité est induite, entre autres, par les appréhensions des résultats du référendum prévu aujourd'hui au Venezuela, le cinquième producteur mondial de pétrole et premier fournisseur des Etats-Unis. Pour les observateurs, une défaite de l'actuel président, Hugo Chavez, entraînerait des troubles et mettrait en péril les exportations du Venezuela. Si la flambée des prix du pétrole permet à certains pays d'enregistrer un excédent budgétaire, en contrepartie, elle agit directement sur le cours des matières premières. Il est à craindre que l'économie mondiale soit appelée à s'accommoder de ces cours élevés et se fasse à l'idée que l'ère de l'abondance pétrolière au moindre coût est révolue. En effet, cette flambée des prix se répercute directement sur le marché boursier, qui se résigne, d'ores et déjà, à un ralentissement de l'économie dans les prochains mois, notamment sur les industries de l'automobile et des matières premières. En effet, la flambée des prix a eu une conséquence directe sur les prix du carburant. Pourtant, certaines compagnies à bas coûts refusent de répercuter la hausse du carburant sur les prix des billets, a contrario, d'autres ont décidé d'appliquer une surtaxe à leurs billets pour compenser le surcoût de leurs factures de carburant. Le marché de l'automobile ne devrait pas être en reste du fait que la matière première pour la fabrication de véhicules provient des dérivés du pétrole. De ce fait, les prix des véhicules utilitaires risquent de connaître une hausse dans les mois à venir. Cette flambée des prix devrait, en outre, se répercuter sur les matières premières dans l'agroalimentaire. D'ores et déjà, le prix du blé et du maïs enregistrent des hausses sensibles au niveau des Bourses mondiales, spécialement américaine, plus grand producteur de céréales. Cependant, toutes ces perturbations ne devraient pas trop affecter le marché national en raison de l'excédent budgétaire enregistré par le Trésor public à la suite de la hausse des prix du pétrole et dont les réserves de change s'établissent à plus de 34 milliards de dollars. De quoi relancer, une fois pour toutes, la machine économique nationale, telle que souhaité par le chef de l'Etat qui n'a eu de cesse, durant le conseil des ministres consacré à l'examen de la loi de finances 2005, de recommander, aux ministres, un sévère contrôle sur les dépenses de leurs départements respectifs, faute de quoi, c'est toute la démarche économique du gouvernement qui sera, de ce fait, discréditée, voire hypothéquée: «Le fait que le pays dispose (...) de ressources appréciables, ne doit en aucun cas nous dispenser des efforts à fournir pour maîtriser encore plus la dépense publique et préserver les équilibres macroéconomiques» a déclaré M.Bouteflika.