Le chef du programme nucléaire iranien, Ali Akbar Salehi, a réaffirmé la position de l'Iran, notamment sur l'enrichissement d'uranium, avant la reprise cette semaine des discussions à Genève, a rapporté dimanche l'agence IRNA. «Sur certaines questions, nous sommes parvenus à des points communs, mais sur d'autres notamment l'enrichissement d'uranium et la levée des sanctions, ils (les puissances du groupe 5+1) ont des demandes», a déclaré le patron de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA). «En aucun cas, nous ne cèderons sur nos droits», a-t-il assuré. Les grandes puissances et l'Iran, qui n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur un accord global à la date butoir du 24 novembre, vont se rencontrer la semaine prochaine à Genève pour tenter de sceller d'ici au 1er juillet 2015 un accord général sur le programme nucléaire de Téhéran, qui mettrait fin à plus de dix ans de crise diplomatique. Il y aura tout d'abord une rencontre mercredi entre le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammed Javad Zarif, et le secrétaire d'Etat américain John Kerry. Elle sera suivie par des discussions bilatérales et une réunion multilatérale entre l'Iran et les pays du groupe 5+1. «Nous produisons actuellement 2,5 tonnes d'uranium enrichi mais nous aurons besoins de 30 tonnes à terme, mais ils (le groupe 5+1) refusent cette quantité et demandent qu'on réduise le nombre de centrifugeuses et qu'on transforme notre stock», a-t-il expliqué. Téhéran possède actuellement près de 20.000 centrifugeuses dont la moitié en activité. Le 5+1 veut réduire la taille de ce programme afin d'empêcher l'Iran d'être en capacité de se doter de l'arme atomique. Téhéran revendique son droit à une filière nucléaire civile complète et demande la levée immédiate de toutes les sanctions. «D'ici huit ans, nous devons avoir le droit de produire le combustible du réacteur numéro un de Bouchehr, soit environ 30 tonnes d'uranium par an», a déclaré M. Salehi. L'Iran possède actuellement un seul réacteur de 1.000 mégawatts dont le combustible est fourni par la Russie jusqu'en 2021, conformément à un accord entre Téhéran et Moscou. Les deux pays ont récemment signé un accord pour la construction d'au moins quatre autres réacteurs dont deux à Bouchehr. «Nous sommes prêts à y aller par étapes, ils peuvent fixer la première étape mais nous voulons fixer la dernière étape et avoir dans huit ans la capacité de produire les 30 tonnes d'uranium enrichi», a précisé M. Salehi. L'Iran travaille actuellement sur la production du combustible pour le réacteur de Bouchehr et M. Salehi a précisé que le «premier assemblage de combustible destiné à Bouchehr» sera dévoilé en avril prochain. Enfin, M.Salehi a affirmé que les pays du groupe 5+1 demandaient une «période de 10 à 20 ans pour créer la confiance». Dans le cadre d'un accord global, Téhéran devra accepter de ne pas développer ses activités nucléaires durant cette période pour donner toutes les assurances sur la caractère pacifique de son programme nucléaire. «Nous voulons que cette période soit inférieure à 10 ans», a-t-il dit.