Il a coûté hier 44,11 dollars à Londres, 46,75 dollars à New York et le «panier» Opep s'est négocié à 44,11 dollars le baril. Le référendum au Venezuela, la guerre en Irak et les démêlés du géant pétrolier Ioukous avec les autorités russes sont, selon les spécialistes du marché pétrolier international, les trois facteurs importants qui conditionnent, ces derniers jours, les prix de l'or noir. Ceux-ci ont dépassé, hier, à Londres la barre des 44 dollars. Le baril a ainsi atteint un nouveau record, consécutivement à une information faisant état d'une attaque contre un puits de pétrole dans le sud de l'Irak. Coté à 43,92 dollars le brent de la mer du Nord a grimpé jusqu'à 44,11 dollars. La même information a également eu un effet inflationniste sur la bourse de New York où le brut a connu un bond de 17 cents et s'est négocié à 46,75 dollars le baril. Cette fébrilité des prix de l'or noir a aussi touché le «panier» Opep qui bat un nouveau record, à 41,33 dollars le baril. Selon les analystes, en plus des craintes qui ont pour origine l'instabilité des approvisionnements de pétrole du Proche-Orient, le référendum lancé par l'opposition au Venezuela contre le président Hugo Chavez n'a pas été sans effet sur cette nouvelle flambée des prix du brut. «Les perceptions concernant le Venezuela ont manifestement ajouté une nouvelle dimension à l'équilibre offre-demande. Les analystes notent qu'il n'y a pas eu d'interruption de la production au Venezula et qu'aucune n'est prévue. C'est seulement la peur d'un tel événement qui a provoqué la surchauffe du marché», soutient l'Opep dans un communiqué rendu public avant l'annonce de la victoire du président Chavez, dans une tentative de calmer un marché d'une nervosité sans précédent. La victoire du président vénézuélien a d'ailleurs eu un effet positif sur le marché, faisant reculer les prix à 43,45 dollars, avant que l'information sur l'attentat en Irak ne vienne les tirer vers le haut. A ces facteurs politiques s'ajoutent les gros problèmes qu'a le géant russe du pétrole Ioukos avec les autorités de son pays et qui font craindre un arrêt pur et simple de la production, d'autant que le transporteur du géant pétrolier a décidé de le lâcher. Cela dit, tous les regards des experts sont actuellement tournés vers l'Arabie Saoudite qui a promis l'injection d'une importante quantité de pétrole évaluée à quelque 2 millions de barils par jour. L'effort saoudien qui peut, un tant soit peu, calmer le marché, ne serait pas suffisant à moyen terme, du moins, tant que la situation géopolitique au Proche-Orient demeurera aussi tendue. En tout état de cause, ces mêmes experts n'attendent pas grand-chose du Venezuela, malgré un retour à la normale dans ce pays, car, dit-on, la promesse faite par M.Chavez après sa victoire de «garantir la stabilité du marché international du pétrole» est un peu «prétentieuse». «Le Venezuela est loin» d'en avoir les moyens. De plus, Chavez défend une politique des prix relativement élevés. «Dans un contexte de capacité de production effective très limitée, on ne peut pas espérer une hausse importante de la production à court terme», notent certains spécialistes.