La protesta ne décolère pas In Salah qui a entamé le mouvement depuis deux semaines n'est plus seule dans son combat. Les citoyens des autres wilayas se joignent les uns après les autres à la contestation. Les manifestations dans le Sud contre l'exploitation du gaz de schiste se propagent et prennent une ampleur dangereuse. In Salah qui a entamé le mouvement depuis deux semaines n'est plus seule dans son combat. Les citoyens des autres wilayas se joignent les uns après les autres à la contestation, mettant le gouvernement dans une véritable impasse. La protestation a atteint la ville de Labiodh Sidi Cheikh (100 km au sud d'El-Bayadh), où une marche pacifique, à laquelle ont pris part des membres du mouvement associatif, a été organisée mardi après-midi. Regroupant près de 120 personnes, en majorité des jeunes, cette marche s'est ébranlée, selon l'APS, du quartier Ksar El-Gharbi vers le siège de l'APC où il a été procédé à la lecture d'une motion demandant la suspension de l'exploitation du gaz de schiste. Les protestataires ont également formulé une série de revendications sociales, dont celles de trouver des solutions aux problèmes de développement dans la commune, avant de se disperser dans le calme. A In Salah, extrême sud de Tamanrasset, le mouvement de protestation ne faiblit pas. Les citoyens sont plus que jamais déterminés à poursuivre le combat jusqu'à ce que le pouvoir renonce à sa décision d'exploiter le gaz de schiste dans la région. Désormais, ils parlent de la condamnation à mort d'In Salah avec le maintien du projet. In Salah et d'autres villes du Sud, comme Tamanrasset, sont devenues des villes mortes ces derniers jours, avec des commerces fermés, des établissements scolaires boudés, des administrations en grève et des transports perturbés. Les habitants du Sud affirment que la mobilisation ne s'arrêtera qu'une fois que le gouvernement aura accédé à leurs revendications. Mais ce dernier ne compte pas annuler son projet. Bien au contraire, même si les annonces et déclarations des responsables provoquent le contraire de l'effet escompté. Les déclarations du P-DG de Sonatrach qui a annoncé un vaste plan d'investissement de la compagnie ont été classées dans le registre des provocations, conduisant au renforcement de la mobilisation. Hier encore, c'est un autre responsable qui a réitéré la détermination du pouvoir de ne pas abandonner le projet. «Le gaz de schiste constitue une véritable révolution économique. L'Algérie ne peut pas rester en marge de cette technologie (...) L'Algérie possède des réserves extrêmement importantes et elle est appelée à devenir l'un des plus grands producteurs de gaz de schiste sur le marché international. Il serait irresponsable de ne pas envisager l'exploitation de cette richesse», a expliqué, hier, Ali Hached, conseiller du ministre de l'Energie, à la Chaîne III de la Radio nationale. Avant-lui, c'était le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme, Farouk Ksentini, qui avait justifié le projet. «L'exploitation du gaz de schiste ne peut s'engager qu'en 2020. On ne peut pas renoncer d'avance à cette option alors qu'on est classé au 4e rang des pays riches en gaz de schiste», a-t-il indiqué, qualifiant la décision du gouvernement de «très sage». Les citoyens ne croient plus aux assurances des gouvernants. Le gouvernement a déjà dépêché le ministre de l'Energie sur place, mais sans aucun résultat probant. Avant-hier, c'est Amar Saâdani, secrétaire général du FLN, qui s'est joint à la mobilisation en faveur du gaz de schiste, en criant à la manipulation. Il a demandé aux partis politiques, ignorant que ceux de l'opposition se sont déjà positionnés du côté des contestataires, à sensibiliser les populations du Sud sur le projet. Mais ces dernières, encadrées par la société civile locale, demandent l'arrêt pur et simple de l'exploitation du gaz de schiste dans leur région. Elles préparent une marche d'un million de personnes contre ce projet qualifié de très dangereux.