Ni les élèves, ni les parents ne veulent en effet une autre perturbation de l'année scolaire Une réunion de l'Intersyndicale aura lieu aujourd'hui pour élaborer la plate-forme de revendications et arrêter les actions à suivre pour sa satisfaction. Idir Achour, responsable du syndicat, le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) qui fait partie de l'intersyndicale du secteur de l'éducation qui regroupe sept syndicats se dit étonné par la réaction de la ministre de l'Education nationale par rapport à une grève «jamais annoncée». «On n'a jamais annoncé une grève pour le 22 janvier (aujourd'hui, Ndlr)», a-t-il assuré, hier dans une conversation téléphonique. Il se demande si Nouria Benghebrit a été trompée et par qui pour faire de telles déclarations. La ministre a déclaré dans une interview à l'APS: «Je suis désolée que malgré la disponibilité et la volonté réelles de résolution des difficultés très nombreuses, notamment en matière de gestion des ressources humaines, les syndicats n'ont comme réponse que la grève.» Cette déclaration est d'autant plus étonnante pour les syndicalistes que leur organisation n'a pas encore élaboré la plate-forme de revendications communes à soumettre à la tutelle. Selon notre interlocuteur, l'intersyndicale de l'éducation qui regroupe le CLA, le Snapest, l'Unpef, le Satef, le Snte, le Snapap et le Snapep, se réunira aujourd'hui même pour d'abord, élaborer la plate-forme des revendications et ensuite, adopter les actions à suivre pour sa satisfaction. Comprendre: les syndicats ne peuvent pas appeler à une grève si les revendications et la réponse de la tutelle ne sont pas connues. Idir Achour a rappelé également qu'une réunion «conviviale» s'est tenue avant-hier mardi entre les syndicats et la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit. «On a abordé la question de la gestion des oeuvres sociales ainsi que celle relative à la réforme du cycle secondaire», a-t-il précisé. Ce dernier reconnaît que la ministre a ouvert les portes du dialogue mais, a-t-il nuancé, «les portes de la négociation ne sont pas ouvertes». Mais en attendant la décision de l'Intersyndicale d'aujourd'hui, une chose est sûre: les écoles ne seront pas paralysées ce matin. Les élèves ne seront pas «refoulés» en arrivant devant les portes des établissements scolaires. Ni les élèves, ni les parents ne veulent en effet une autre perturbation de l'année scolaire. C'est donc aux syndicats et au ministère d'assumer leur responsabilité si un autre mouvement de protestation venait à secouer l'Ecole algérienne déjà mal en point. Le courant qui passe facilement entre les syndicats et la tutelle est un capital à préserver. Encore faut-il qu'il y ait sérieux et volonté des deux parties. Mme Benghebrit a rappelé, dans son intervention à l'APS, que le règlement des problèmes soulevés par les syndicats «prend du temps car cela suppose des démarches, des mesures et des enquêtes à diligenter, parfois». Pour elle, le temps pris dans le traitement des revendications «ne peut pas être considéré comme une négligence mais, au contraire, une prise en compte sérieuse car les problèmes posés par les syndicats ne sont pas toujours immédiatement solubles». La ministre a souligné que la situation socioprofessionnelle des fonctionnaires de l'Education nationale «s'est nettement améliorée après 2008». Il reste alors à améliorer la situation de l'école et les conditions de scolarité des élèves «pour que la qualité de la formation puisse être à la mesure des attentes de la société», comme souhaitée par Mme Benghebrit.