La moyenne d'âge, 53 ans pour les walis et 49 ans pour les walis délégués, ne traduit pas la volonté de rajeunissement de l'encadrement de l'Etat algérien. Très attendu par l'opinion nationale, le récent mouvement des walis n'aura pas été aussi spectaculaire que celui opéré par le chef de l'Etat quelques mois après son accession au pouvoir. L'on notera seulement le départ du premier magistrat d'Alger, Abdelmalek Nourani, «à sa demande» et son remplacement par l'ancien wali de Djelfa. L'autre grande wilaya, à savoir, Oran, dont le premier responsable, Kouadri Mostefaï Mostefa, est un proche du cercle présidentiel, dit-on, elle aussi, a été touchée par ce mouvement. Le nouveau wali d'Oran, Zoukh Abdelkader, a occupé, jusqu'à avant-hier, le même poste à Mostaganem. L'on retiendra également «la cessation de fonction» de quatre autres walis, ceux de Mila, Batna, Jijel et Tissemsilt. De ce fait, le mouvement s'est surtout matérialisé à travers des mutations de walis en exercice et la promotion de cinq fonctionnaires au rang de walis et six autres, venant de divers horizons, s'installent à la tête des daïras d'Alger, en qualité de walis délégués. Il ressort, de la lecture des listes des nouvelles affectations, que les plus hautes autorités de l'Etat n'ont pas eu à l'esprit de faire le ménage dans le corps des walis, se contentant de permutations, en application du principe qui veut que les hauts fonctionnaires sont soumis à des mutations d'office, quel que soit leur rendement. De plus, l'on apprend de sources proches du ministère de l'Intérieur que ledit mouvement a touché tous les walis ayant plus de 4 ans à leur dernier poste, à l'exception des walis de Boumerdès, Blida, Tamanrasset et Adrar, dont la mission a été prolongée en raison des situations particulières dans leurs wilayas respectives. Le séisme pour ce qui concerne Boumerdès et Blida et les inondations qui ont frappé Adrar sont les principales raisons de la prolongation du mandat de ces responsables au-delà des délais. La moyenne d'âge, 53 ans pour les walis et 49 ans pour les walis délégués, annoncée par la même source, ne traduit pas la volonté affichée par les plus hautes autorités de l'Etat quant au rajeunissement de l'encadrement de l'Etat algérien. Une consolation tout de même: il est noté que tous les cadres concernés par ce mouvement sont issus de l'administration territoriale qui leur a permis d'acquérir une longue expérience professionnelle. En d'autres termes, l'ère de la cooptation pour des raisons de copinage est révolue. En 1999, les très médiatisés mouvements opérés dans le corps de la Fonction publique dans son ensemble étaient, disait-on à l'époque, motivés par la lutte contre les maffias locales qui avaient pris en otage l'administration et la justice. Depuis, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts et la gestion des affaires de la cité s'est quelque peu améliorée, bien que dans bien des cas, des pesanteurs persistent, rendant souvent inefficace l'effort de développement local. Les citoyens qui s'intéressent de très près à ce genre de décisions présidentielles, y auront vu, cette fois, une volonté de stabiliser cette «profession à haut risque», tant les critiques des populations sont systématiquement dirigées contre le premier responsable de leur wilaya. Vu par la société, pareil mouvement est apprécié diversement. Autant certains regrettent le départ d'un «wali qui a bien travaillé», autant d'autres lancent un grand ouf ! en appréhendant les actions sur le terrain de son successeur. Cela dit, plusieurs observateurs de la scène nationale n'écartent pas l'éventualité d'un autre vaste mouvement qui concernera, cette fois, les chefs de daïra, avec, en perspective, une rentrée sociale qui verra l'essentiel de l'édifice administratif rénové.