Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) estime que la mobilisation des populations du Sud contre le gaz de schiste et leur exclusion du développement témoigne de la maturité citoyenne et administre la preuve que, désormais, la jeunesse et le peuple rejettent le régime et les représentants factices qu'il leur impose. Dans un communiqué sanctionnant une réunion du secrétariat national, rendu public hier, le parti a alerté sur la gravité de la défaillance de pilotage de la politique générale du pays, soulignant que la vacance de pouvoir donne lieu à une cacophonie et une confusion que les institutions de l'Etat ne sauraient durablement supporter. «L'absence de cap et de projet de développement, malgré une compilation de chantiers inachevés incités par des prix des hydrocarbures hors normes, qui a caractérisé la politique économique de l'Algérie depuis 1999, donne lieu aujourd'hui à la résurgence de toutes les questions, arbitrairement et autoritairement évacuées par le pouvoir à la faveur d'une manne financière que d'aucuns considéraient comme une chkara sans fond pendant une quinzaine d'années», indique le RCD. «Qu'il s'agisse de la question de la confection du budget, de la problématique du gaz de schiste, du malaise dans le système de l'éducation et de la formation ou le secteur de la santé ou des transferts sociaux inadaptés qui plombent l'économie, les ministres du gouvernement qui s'expriment ne semblent prendre la parole que parce que contraints et forcés», ajoute-t-il. Cela avant de relever les contradictions dans les déclarations des ministres. «Un jour, on bloque les recrutements dans la Fonction publique, le lendemain on annonce le contraire avec des plans de recrutement. Pour un ministre, les soins seront payants et les loyers revus à la hausse alors que le Premier ministre réfute péremptoirement qu'il n'est pas question de toucher à ces secteurs», donne-t-il pour exemple. Il précise que la même chose est observée en ce qui concerne le gaz de schiste lorsque le ministre de l'Energie atteste sans aucune équivoque que son exploitation est incontournable et le Premier ministre le contredit et rassure que nous sommes en phase d'expérimentation. Pour le RCD, le discrédit et l'illégitimité qui frappent les institutions, conjugués à l'érosion des libertés publiques depuis ces quinze dernières années, vont fatalement exacerber le climat de défiance politique et de tensions sociales. «Dès lors que toute initiative politique et pacifique est combattue, voire délégitimée, le statu quo actuel risque de créer le lit aux formes d'expression les plus violentes et les plus radicales», avertit le parti.