Le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, a par ailleurs appelé les pays producteurs (Opep et hors Opep) à prendre en considération la gravité de la situation. L'avenir de la planète a tenu le haut du pavé du 21 au 24 janvier à l'occasion de la tenue du Forum économique mondial de Davos (Suisse). Et c'est tout naturellement que la dégringolade des prix du pétrole s'y est invitée. Les cours de l'or noir ont perdu plus de 50% de leur valeur depuis le mois de juin 2014. Si les pays industrialisés gros consommateurs d'or noir applaudissent, les pays producteurs font grise mine. Ils redoutent au plus haut point l'effondrement des prix qui serait synonyme de catastrophe pour leurs économies. L'Algérie qui milite pour un baril à 100 dollars, voire plus pour assurer sa stabilité et son équilibre budgétaire a réitéré son appel pour stopper l'hémorragie. «L'Algérie appelle à la raison l'ensemble des pays producteurs du pétrole, tout comme elle appelle les producteurs hors Opep à considérer toute la gravité de la situation et s'engager à contenir leurs productions pour permettre à l'industrie pétrolière une évolution plus harmonieuse», a déclaré le ministre algérien de l'Industrie et des Mines Abdessalem Bouchouareb lors des travaux de ce rendez-vous qui a vu la participation de près de 2500 personnalités du monde économique et politique. Les prix atteints par le baril (un peu plus de 48 dollars vendredi à Londres et moins de 46 dollars à New York) compromettent sérieusement les efforts d'investissements. La principale raison de cet effet baissier demeure la surabondance du marché. Les Etats-Unis l'ont inondé avec leur pétrole de schiste tandis que l'Opep qui fournit plus de 30% de la production mondiale a décidé de laisser inchangé son plafond de production lors de sa dernière réunion le 27 novembre 2014 à Vienne en Autriche. L'Arabie saoudite qui s'est lancée dans une guerre des prix qui ne dit pas son nom a décidé de laisser filer les prix lançant à la cantonade qu'elle pouvait se satisfaire d'un baril à 20 dollars. Ce qui pourrait créer un préjudice aux conséquences graves à bien des pays (Venezuela, Iran, Algérie, Russie...). Le ministre algérien de l'Industrie et des Mines ne mâche pas ses mots. «Dans ce contexte, la guerre des prix menée par certains pays influents de l'Opep (l'Arabie saoudite, Ndlr) ne nous semble pas en mesure de rétablir un équilibre dans l'industrie pétrolière mondiale, tout comme elle apparaît porteuse de risques de déflagration grave pour l'économie mondiale», a-t-il prévenu. C'est la seconde fois en moins d'un mois qu'un responsable algérien intervient dans ce sens. «L'Algérie ne partage pas la position des gros producteurs au sein de l'organisation (l'Arabie saoudite et les pays du Golfe, Ndlr), selon laquelle l'Opep doit cesser d'intervenir pour réguler le marché et de le laisser se stabiliser de lui-même», avait indiqué le 27 décembre 2014 le ministre de l'Energie. «Pour nous l'Opep doit intervenir pour corriger les déséquilibres, en procédant à une coupe de sa production afin de faire remonter les prix et de défendre les revenus de ses pays membres», avait souligné Youcef Yousfi qui a fustigé «ces gros producteurs qui ont adopté cette position de crainte de voir les pays non membres de l'organisation (Etats-Unis, Ndlr) monter en puissance grâce à une explosion de la production de pétrole de schiste». Reste à savoir si la mort du roi Abdallah fera fléchir la position saoudienne par rapport à la chute des prix du pétrole? Les pays du Golfe devraient perdre quelque 300 milliards de dollars. L'Arabie saoudite sera la première à en souffrir. De quoi faire réfléchir le nouveau souverain wahhabite.