Béji Caid Essebsi a déjà séjourné en Algérie Il n'est pas besoin de rappeler le caractère très important de cette visite d'Etat, la première depuis l'accession de Béji Caid Essebsi à la présidence de son pays. Le président tunisien, Béji Caid Essebsi, est attendu, ce matin à Alger, pour une visite d'Etat de deux jours. M.Caid Essebsi a déjà séjourné en Algérie, d'abord en qualité de chef du gouvernement provisoire en mars 2011, ensuite en tant que président du parti Nidaa Tounès. Cette troisième visite est donc une confirmation de la volonté de développer les relations algéro-tunisiennes, avec en prime, une entente parfaite au plus haut niveau des deux Etats. Outre cette conjoncture positive pour l'Algérie comme pour la Tunisie qui a amené Béji Caid Essebsi à la tête de son pays, il est notoirement admis qu'en diplomatie et notamment en matière de relations entre Etats, les rapports entre deux présidents comptent pour beaucoup. Dans ce contexte, on retiendra une assez longue proximité «professionnelle» entre Abdelaziz Bouteflika et Béji Caid Essebsi qui ont été tous deux ministres des Affaires étrangères, durant les années 1970. Une histoire commune qui pèsera certainement dans l'affermissement du partenariat entre les deux pays et qui répond assez clairement à l'appui inconditionnel apporté par l'Algérie à la Tunisie, tant sur le plan politique qu'économique. Les 250 millions de dollars accordés par Alger à Tunis est l'un des témoignages de cette grande confiance qui a toujours mû les relations algéro-tunisiennes et qui est venue conforter la détermination des deux capitales à poursuivre sur la même voie. Une voie, faut-il le rappeler, qui ne date pas d'hier. Les «coups de main» entre les deux pays ont parsemé l'histoire de la région. Aussi loin qu'on remonte dans le temps, l'on a toujours constaté des manifestations de solidarité d'un côté comme de l'autre. A commencer par le franc soutien apporté par la Tunisie lors de la guerre de Libération nationale. Un soutien d'ailleurs marqué par les événements douloureux de Sakiet Sidi Youcef. Et plus près de nous, l'attitude courageuse et solidaire de la Tunisie durant la décennie des années 1990. Seule la Tunisie a maintenu ses frontières ouvertes avec l'Algérie, malgré le risque que cela comportait pour sa stabilité. Au lendemain de la «révolution» du Jasmin, l'Algérie a renvoyé l'ascenseur à travers un engagement de tous les instants aux côtés du peuple tunisien et de ses institutions. Aussi, il n'est pas besoin de rappeler le caractère très important de cette visite d'Etat, la première depuis l'accession de Béji Caid Essebsi à la présidence de son pays. Lequel, même après une transition politique, en tous points réussie, n'est pas sorti de la crise pour autant. Celle-ci prend bien entendu des dimensions socio-économiques avec un chômage très élevé, une croissance molle et des pans entiers de l'économie tunisienne mal en point. Impactés par les retombées de la révolution, beaucoup de secteurs d'activité tournent au ralenti, à l'image du tourisme qui continue de souffrir d'une défection des touristes occidentaux. Béji Caid Essebsi arrive aujourd'hui en Algérie pour parler de tout cela. Tous les indicateurs plaident pour le fait qu'il trouvera une oreille attentive, l'Algérie étant totalement acquise à l'idée de soutenir la Tunisie avec laquelle elle partage plusieurs centaines de kilomètres de frontières dans un contexte régional explosif au sud-est des deux pays. En effet, la Libye qui constitue l'une des priorités majeures d'Alger et de Tunis sera au menu des discussions entre les deux chefs d'Etat. Deux hommes qui jouissent d'une grande crédibilité au Maghreb et dans le monde. Ce qui fait dire à pas mal d'observateurs que le duo Bouteflika-Caid Essebsi est un élément déterminant dans la stabilité future de toute la région. Cette visite apporte donc la «fraicheur politique» dont a besoin le Maghreb, pour reprendre la reconstruction de l'UMA. Une oeuvre qui peut passer pour utopique, mais qu'il va falloir engager, tant que l'axe Alger-Tunis bénéficie d'une conjoncture plus que favorable, à même de montrer le chemin aux autres Etats de la région. Le préalable à la réalisation de ce rêve impose de relever le défi de la lutte antiterroriste. Cet état de fait a amené les deux gouvernements à travailler de concert et de manière opérationnelle dans la gestion de ce phénomène. Le travail accompli à Djebel Chaâmbi témoigne de l'efficacité de la coopération entre les services de sécurité des deux pays. Enfin, il est entendu que la visite du président tunisien constituera, à n'en pas douter, un moment fort pour toute la région. Ce qu'il en sortira comme décisions sera de nature à engager les deux pays, et tout le Maghreb, dans une dynamique positive.