Pas de répit pour les manifestants En plus de In Salah, Ouargla vit ces jours-ci au rythme de la protestation antigaz de schiste quasi quotidienne. Le mouvement antigaz de schiste entame son deuxième mois. Aucune sortie de crise ne semble se profiler à l'horizon! Mercredi et jeudi derniers, une délégation de 30 parlementaires a effectué une visite à In Salah (Tamanrasset), pour s'enquérir des préoccupations de la population locale liées à la question de l'exploitation du gaz de schiste. Composée de parlementaires issus de plusieurs formations politiques, la délégation, conduite par le vice-président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Djamel Bouras, a tenu une rencontre, à l'hôtel Tidikelt, avec certains représentants des protestataires pour écouter leurs principales préoccupations. Les parlementaires se sont engagés, à l'issue de la rencontre, à transmettre les doléances de la population de cette daïra, au président de l'APN. Mais en vain! Ils n'auront pas réussi à convaincre cette population déterminée à aller jusqu'au bout de ses revendications. Une autre délégation parlementaire comprenant des membres de la commission des affaires économiques, de développement, de planification et du commerce à l'APN a elle aussi achevé jeudi dernier une visite d'inspection de divers projets de développement à In-Salah et écouté les préoccupations de la population de la région. La délégation a, en outre, rencontré des notables et des élus locaux, pour échanger des points de vues sur la question du gaz de schiste. Comme leurs collègues, cette deuxième délégation est rentrée bredouille à Alger. Elle n'a nullement calmé les esprits bien au contraire! Le mouvement de protestation contre l'exploitation du gaz de schiste s'est poursuivi à In Salah (wilaya de Tamanrasset). Il a même repris de plus belle avec une grande marche qui a réuni des milliers de personnes. Elle s'est ébranlée dans les principales artères de la ville, avant que les manifestants ne rejoignent le sit-in qui se tient depuis plus d'un mois devant le siège de la daïra de In Salah. Et comme c'est le cas ces derniers jours, Ouargla n'a pas omis de répondre à l'appel du «coeur» de In Salah. Un sit-in pacifique a encore été organisé, jeudi dernier à la place Souk Lahdjar à Ouargla, pour soutenir les «frères» de In Salah dans leur combat antigaz de schiste. Plusieurs centaines de personnes ont pris part à ce mouvement de protestation, à travers un sit-in ouvert, sous une kheïma (tente traditionnelle), entourée de banderoles sur lesquelles on pouvait notamment lire «Non au gaz de schiste», «Sit-in ouvert» et «Laissez-nous vivre tranquilles». Les actions de protestation contre l'exploitation du gaz de schiste à In Salah se sont répétées, depuis quelques jours, à Ouargla, réclamant «l'arrêt immédiat de l'exploitation de ce type d'énergie». La protestation pourrait même se durcir en se transformant en un sit-in permanent, ont menacé les participants à cette manifestation. Les protestataires ont justifié cette contestation contre l'exploitation du gaz de schiste par les «risques majeurs» qu'elle fait peser sur l'environnement et la santé humaine. C'est donc un retour quasi certain à la case départ dans ce conflit dont on ne voit absolument pas le bout du tunnel. Pourtant, on pensait qu'une solution pacifique avait enfin été trouvée après l'intervention du président de la Republique Abdelaziz Bouteflika. Convaincus par le discours du président de la République, les manifestants demandent néanmoins seulement des garanties avant d'arrêter définitivement le mouvement. On pensait que les manifestants avaient été convaincus par le discours du président de la République de mardi dernier. Abdelaziz Bouteflika, avait indiqué, lors d'un Conseil restreint, que les forages tests initiés à In Salah, «seront achevés à très brève échéance et que l'exploitation proprement dite de cette énergie nouvelle n'était pas encore à l'ordre du jour». Une sortie qui avait ainsi séduit les protestataires et essoufflé le mouvement. Mais ne voilà pas que quelques jours après le discours du président, In Salah s'enflamme de nouveau. Ni le Premier ministre, ni le ministre de l'Energie ni encore moins les parlementaires n 'auront réussi à éteindre le feu de la contestation. Désormais, les «indignés» de In Salah ne veulent parler qu'au président. Pour eux, Bouteflika est «la» solution...