Israël décide la construction de nouveaux logements dans les colonies, faisant fi de la réprobation internationale. Une critique il est vrai de principes et sans effet. Outre ces colonies qui constituent le blocage décisif à la poursuite du processus de paix, Israël qui maintient depuis 2006 un blocus inhumain contre 2 millions de Ghazaouis, a conduit en quatre ans deux agressions meurtrières dont la dernière durant l'été 2014. Est-ce cela la disponibilité d'Israël à la paix et à accepter un Etat palestinien à ses côtés? L'agression israélienne de l'été dernier entre de plain-pied dans les crimes de guerre et crimes contre l'humanité, voire de crimes de génocide. Rendant récemment son verdict dans l'affaire Croatie-Serbie, la CIJ (Cour internationale de justice) a estimé que ni les Croates, ni les Serbes n'ont commis de génocide car il n'y «avait pas intention de détruire». Or, à Ghaza, Israël avait bel et bien cette «intention de détruire» comme en attestent les opérations «Plomb durci» (décembre 2008-janvier 2009) et «Bordure de protection» (13 juillet-28 août 2014). La «communauté internationale» qui s'émeut des agressions dans le monde contre l'humain, reste insensible aux dommages que subit cet humain dans les territoires palestiniens. M. Obama qui excipe du droit d'Israël à se «défendre» a-t-il seulement écouté les témoignages des soldats israéliens sur les horreurs qu'on leur demandait d'exécuter à Ghaza? A-t-il seulement lu ou fait l'effort de lire «Le livre noir de l'occupation israélienne»? On présume que non, dès lors que le président US a eu des mots très durs contre les autorités palestiniennes qui ont «osé» porté plainte contre Israël devant la CPI (Cour pénale internationale) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Et le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, de surenchérir: «Nous ne permettrons pas que les soldats et les officiers de Tsahal soient traînés devant le tribunal de La Haye.» Certes! Il aurait suffi que l'on traita Israël comme un Etat «ordinaire» devant se conformer au droit international et rendre compte de ses actes. Or, l'Etat hébreu exonéré des lois régissant le monde est devenu un cas d'école. Ainsi, depuis des années, Israël mène une politique d'extermination contre les Palestiniens, sans avoir eu à en répondre devant les instances internationales. En fait, fort de l'impunité que lui assurent les Etats-Unis, Israël commet contre les Palestiniens des crimes inimaginables. Que disent les soldats israéliens dans leurs témoignages sur les crimes qu'on leur fait commettre? Unanimes, ils affirment: «Nous avons créé un monstre: l'occupation.» «Nous n'avons rien essayé d'autre que la force» appuient d'autres soldats de l'armée israélienne. Yehuda Shaul, est l'un de ces soldats israéliens qui ont décidé de briser le silence autour des crimes qui se perpétuent dans les territoires palestiniens occupés. Yehuda Shaul, fondateur de l'ONG «Breaking the silence» - une organisation de soldats vétérans ou en activité réunis pour témoigner de leur expérience au sein de l'armée israélienne - explique le pourquoi des offensives de ces dernières années, notamment contre Ghaza, dont les victimes sont toujours, majoritairement, des civils, des enfants en particulier (près de 3000 enfants tués entre 2009 et 2014). Les soldats israéliens révèlent ainsi les atrocités commises à Ghaza. Dans «Le livre noir de l'occupation» Yehuda Shaul raconte: «Réveiller un village en pleine nuit à coups de grenades pour faire régner la terreur, démolir des maisons au prétexte de chercher des armes qui ne s'y trouvent pas, passer à tabac des prisonniers menottés, participer à des opérations de vengeance meurtrière, arrêter des enfants, annexer des terres, tuer et s'en trouver félicité: dans les Territoires occupés de Palestine, l'insupportable est devenu banal.» D'autres soldats israéliens affirment: «Les ordres étaient de tuer.» Sans ambages, ils disent: «Les consignes étaient de tirer indistinctement pendant l'invasion de la bande de Ghaza.» Les représentants de l'ONU sur place (Unrwa et Ocha) en ont témoigné. Le leitmotiv était «Raser Ghaza!». Voilà, M.Obama, ce que disent des soldats qui ont rompu le silence face à des forfaits qu'aucun esprit ne peut justifier, ni accepter. Posez-vous la question, pourquoi les commissions d'enquête de l'ONU, sur les crimes commis dans les territoires occupés, n'ont jamais pu faire leur travail? Dans son best-seller mondial «Indignez-vous!» Stéphane Hessel affirmait «aujourd'hui, ma principale indignation concerne la Palestine, la bande de Ghaza, la Cisjordanie». M.Obama, vous êtes-vous indigné des massacres commis à Ghaza? Vous auriez été le premier à condamner ces crimes s'ils n'étaient pas «l'oeuvre» d'Israël. Au fait, que disait déjà en 2008 le candidat Obama à propos du martyre des Palestiniens?