L'Egypte a appelé mercredi l'ONU à lever un embargo sur les armes imposé aux autorités libyennes reconnues par la communauté internationale, au moment où elle réclame une intervention internationale contre l'Etat islamique (EI) dans ce pays. Plongée dans le chaos, la Libye est dirigée par deux gouvernements qui se disputent le pouvoir à distance, l'un proche des miliciens de Fajr Libya (Aube de la Libye) et l'autre reconnu par la communauté internationale, siégeant dans l'est du pays, près de la frontière égyptienne. Le ministre des Affaires étrangères égyptien Sameh Choukri a appelé le Conseil de sécurité de l'ONU "à revoir les restrictions imposées au gouvernement libyen sur la livraison d'armes et de toute autre ressource nécessaire au rétablissement de la stabilité et la lutte contre le terrorisme", selon un communiqué du ministère. M. Choukri a rencontré à New York les ambassadeurs des cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, France, Russie, Etats-Unis et Grande-Bretagne). L'Egypte devait officiellement demander mercredi au Conseil de sécurité d'adopter une résolution pour l'intervention militaire d'une coalition internationale, après avoir bombardé seule lundi des positions de l'EI en Libye en représailles à la décapitation de chrétiens égyptiens. M. Choukri a appelé la communauté internationale à "prendre ses responsabilités vis-à-vis de la situation en Libye qui se détériore", selon le communiqué. Il a également "souligné la nécessité de permettre aux pays de la région qui le souhaitent, de soutenir les efforts du gouvernement libyen pour imposer son autorité et rétablir la stabilité".