Le gouvernement libyen a décidé de n'accorder de visas aux ressortissants maltais qu'après «un accord préalable des services de sécurité». Le gouvernement libyen, reconnu par la communauté internationale, a annoncé hier sa décision d'interdire l'accès au territoire libyen aux ressortissants syriens, palestiniens et soudanais. Cette décision, prise par le ministre de l'Intérieur, Omar Al Sanki, est motivée par des impératifs de sécurité. Celle-ci sera néanmoins difficile à mettre en œuvre dans la mesure où les autorités libyennes «reconnues» ne contrôlent en réalité que certaines zones de l'est et l'ouest du pays. La mesure fait suite à des informations selon lesquelles des ressortissants de ces pays «étaient impliqués aux côtés des groupes terroristes dans des attaques contre l'armée et les forces de police à Benghazi et dans des villes de l'ouest». Le gouvernement libyen a décidé, par ailleurs, de n'accorder de visas aux ressortissants maltais qu'après «un accord préalable des services de sécurité». «Cette décision a été prise à titre préventif», précise un communiqué du gouvernement libyen ajoutant qu'il a recueilli des informations indiquant que des «Maltais fournissaient une aide logistique aux milices de Fajr Libya (aube de la Libye)». Fajr Libya est une coalition hétéroclite de milices notamment islamistes de la ville de Misrata. Ces milices se sont emparées de l'aéroport de la capitale libyenne en août après plusieurs semaines de combats contre les milices de Zentan. Elles contrôlent de nombreuses grandes villes du pays. Des armes pour combattre les milices Installé à Toubrouk près de la frontière avec l'Egypte, ces mêmes autorités libyennes ont, en outre, appelé la communauté internationale à aider leur armée, en lui fournissant des armes pour qu'elle puisse combattre les milices. «Nous appelons la communauté internationale à assumer ses responsabilités légales et morales et à armer, sans retard ni délai, l'armée libyenne pour qu'elle puisse accomplir sa mission nationale», a déclaré le représentant de la Libye auprès de la Ligue Achour Bou Rached, lors d'une réunion urgente hier de l'organisation au Caire axée sur la situation sécuritaire en Libye. La réunion a été réclamée par le représentant libyen qui a prévenu que «plus la victoire militaire contre les milices brutales est retardée, plus leur expansion s'accroît et plus l'on réduit les chances d'une solution politique à la crise». Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Al Arabi, a dit pour sa part «regretter» le «blocage des efforts arabes et internationaux» visant à rétablir le dialogue entre les parties en conflit en Libye. D'ailleurs, une réunion de dialogue entre les parties en conflit en Libye, prévue initialement hier, a été renvoyée sine die, selon l'ONU. M. Al Arabi ne situe toutefois pas l'origine de ce blocage. Depuis le renversement de Mouammar El Gueddafi par l'Otan et le Qatar en 2011, la Libye est plongée dans un chaos permanent. Le pays est, de plus, dirigé par deux Parlements et deux gouvernements rivaux (l'un proche des miliciens islamistes de Fajr Libya et l'autre reconnu par la communauté internationale) qui se font la guerre par milices interposées. Les anciens proches d'El Gueddafi tentent aussi de s'imposer à nouveau sur l'échiquier politique libyen. Tout cela a lieu sur un arrière fond de terrorisme et de lutte pour le contrôle des ressources pétrolières du pays.