Travailleurs d'un côté et manifestants de l'autre menacent de revenir à la charge. Décidément, c'est le dernier quart d'heure de la carrière politico-syndicale du secrétaire général du syndicat d'Ispat, élu à l'APC de Sidi Amar et patron de l'union locale de l'Ugta. Dire que ce sont de jeunes chômeurs qui ont provoqué cette chute spectaculaire et inattendue à travers les menaces qu'ils ont proférées lors de la réunion qu'ils ont tenue avant-hier en fin de journée, avec le secrétaire général de la wilaya d'Annaba, les élus APW et le président de l'APC de Sidi Amar qui ont eu finalement gain de cause. Les jeunes en colère contre le syndicaliste d'Ispat, qu'ils ont accusé d'avoir «procédé à des recrutements sur la base de critères régionalistes», ont, rappelle-t-on, mené de violentes émeutes dans l'après-midi de samedi afin de dénoncer «les agissements de terreur» du syndicaliste, qui, aux alentours de 22h45 dans la soirée de jeudi, s'est rendu, selon des témoins oculaires, «dans le quartier des UV24 pour pourchasser le dénommé R.El Hadi». Selon les jeunes du quartier, «Aïssa Mennadi, qui veut instaurer la peur parmi nous, est venu jeudi dernier à la tête d'une bande de voyous armés de couteaux pour donner une leçon à El Hadi qui a pu échapper à une mort certaine.» Les «révoltés» de Sidi Amar qui, au moment où nous mettons sous presse, tenaient une autre réunion hier, à partir de 15h30 avec les membres de la commission installée par la wilaya, ont menacé de revenir à la charge. Selon des rumeurs qui se sont propagées comme une traînée de poudre dans la matinée d'aujourd'hui à l'usine d'Ispat, Menasria Mohamed Lamine, décédé accidentellement lors des émeutes qui ont secoué la localité de Sidi Amar, devait être inhumé dans l'après-midi d'hier. Contacté, le chef de cabinet du wali nous a déclaré qu'«une commission a été installée hier (avant-hier Ndlr) pour prendre en charge le problème des jeunes chômeurs». Sur un autre plan, selon plusieurs travailleurs à l'usine d'Ispat, un large mouvement de protestation est en train de faire son petit chemin. Des centaines de travailleurs, nous indique-t-on, préparent une manifestation «contre les agissements du désormais, ex-secrétaire général de leur syndicat, à l'encontre des travailleurs, dont des ex-décideurs et membres du bureau exécutif du syndicat». Hier, c'est un calme précaire qui a régné à Sidi Amar, mais tout indique que la partie est loin de connaître son épilogue et l'après-Mennadi se prépare déjà.