Dissimuler des desseins purement politiques et géostratégiques derrière un foulard islamique tient de la dérision. En dépit des garanties de l'organisation terroriste d'Oussama Ben Laden de ne pas s'en prendre aux ressortissants français en Irak, la réalité vient de révéler tout à fait le contraire, après l'enlèvement des deux journalistes français. Ce qui relance de nouveau le débat sur la véritable identité des ravisseurs, de leurs probables commanditaires et surtout de leurs desseins. Sont-ils réellement des membres d'une organisation islamiste «djihadiste» dont la seule motivation est de défendre l'islam des «croisés» ou tout simplement un groupe de mercenaires à la solde du plus offrant? La prise d'otages est-elle en passe de devenir un moyen pour s'enrichir? Tout porte à le croire, puisque même si jusqu'à maintenant, aucun groupe n'a encore exigé de rançon, il reste tout de même que l'anarchie qui règne en maître en Irak, favorise tous les excès. Le déplacement du secrétaire général du ministère français des Affaires étrangères dans la capitale irakienne pour, dit-on, appuyer l'ambassade de France dans ses tentatives de libération des otages, révèle que des contacts auraient déjà été établis avec les preneurs d'otages et que les exigences de ces derniers seraient d'ores et déjà connues. Une situation à laquelle les autorités françaises s'attendaient, puisque toutes les éventualités sont minutieusement étudiées pour donner plus de chance à la libération des otages. Cette situation paradoxale qui se présente au gouvernement français, un pays qui s'était pourtant opposé à la guerre en Irak, privilégiant la légalité internationale, donne lieu à plusieurs grilles de lecture, à commencer par le refus de ce pays de s'engager auprès des forces de la coalition dans la guerre en Irak. Car dissimuler des desseins purement politiques et géostratégiques derrière un foulard islamique tient de la dérision. L'objectif escompté à travers cette prise d'otages ne serait autre que de pousser la France dans le bourbier irakien, au moment où plusieurs pays de la coalition ont retiré leurs troupes de la région, à l'image de l'Espagne et des Philippines. Ce dernier pays a préféré retirer ses soldats que de risquer la vie d'un de ses otages. Cette affaire de prise d'otages français intervient, il est utile de le rappeler, à trois mois seulement de la présidentielle américaine. Amener la France à s'impliquer militairement dans la région, signifierait pour le président Bush, une véritable délivrance.