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Les «Nouvelles romaines» de Moravia
EVOCATION
Publié dans L'Expression le 01 - 09 - 2004


L'amour-haine au temps d'une adolescence perdue
Un esprit rivé à la blancheur du papier et à l'inépuisable plume. Sa masse d'écrits ne voyagera pas moins que son auteur. «Trois mois d'ennuis à Rome», déclare-t-il «lui suffisent à le faire filer» au Ghana ou en Chine pour, ensuite, faire l'escale dans plusieurs coins du globe.
Cet écrivain itinérant, est l'auteur de plus de cinquante oeuvres littéraires dont une douzaine de romans massifs, on a même dit parfois «romans-essais», autant de recueils de récits étendus, courts romans et «nouvelles de longue haleine», puis des centaines de contes, et encore des essais, du théâtre, du reportage dans les cinq continents.
Dans son oeuvre Nouvelles romaines, du moins, la plus éclatante, Alberto Pincherle, dit Moravia, né à Rome en 1907, l'admirateur de Marx et de Freud, met tout son moralisme et objectivisme d'un écrivain qui a longtemps flirté avec l'extrême gauche et le communisme.
Il ne s'agit plutôt pas des Confessions de Jean Jaque Rousseau, qui demeure indiscutablement le miroir innocent reflétant une réalité amère d'un personnage souffrant. Les Nouvelles romaines de Moravia raconte l'histoire d'un révolté contre les hantises du sexe et de l'argent. Une âme agacée par les longues années de tourment et la solitude avide de la maladie. «Des souvenirs du mince et doux boiteux d'autrefois» qui se révèlent dans le sombre éclat des Nouvelles romaines. Une histoire d'un «amour-haine», une caractéristique Moravia définie par la dialectique «Moravia-je et Moravia-il». «Je suis une fatalité», déclare Moravia souvent dans ses oeuvres, une expression entachée d'un nietzschéisme révélateur. Il nous révèle lui-même de ses «origines dans la maladie» quand il était, des années durant, «l'adolescent confiné dans la solitude, l'avidité et la révolte» qui, en fait, n'a que la ressource de s'inspirer et de s'imaginer. Des propos qui ont une signification très profonde. Il l'avait déjà expliqué antérieurement, bien avant la publication de ses confessions dans les Nouvelles romaines. «L'anormal, c'était moi : j'étais antifamille, antisocial, en un mot artiste...», déclarait-il. Et encore: «J'écris pour comprendre pourquoi j'écris.» Enfin: «Je passe ma vie à chercher les raisons du comportement des hommes», une locution expliquée et développée dans «L'Homme comme fatalité».
Les Nouvelles romaines constitue, il sied de le signaler, une plongée douce-amère dans une adolescence perdue. Une évocation objective des échecs répétés successivement dans la vie de l'auteur, en s'inspirant de L'enfance d'un chef de Jean Paul Sartre. Mais aussi et sans nul doute, la nouvelle ère de son existence, celle allant de 1954 à 1957. Un laps de temps caractérisé par un contact sublime avec le peuple de Rome. «La découverte concrète d'un monde Oreste del Buono, à qui on doit une des meilleures études qui aient paru sur Moravia». Il obtient désormais l'alter ego qu'il a toujours désiré pour voir clair dans son refus de l'identité bourgeoise. Et c'est Moravia, en ses qualités et «prêt, à quelque peu, pontifier et suscitant ce fameux amour-haine, lui si plein d'amour-haine pour la vie et les jours».
A partir des Nouvelles romaines, une sorte de révolution s'est produite dans l'oeuvre de Moravia qui prend désormais une «dimension définitive». Une sorte de profondeur et d'inspiration neuve qui lui manquaient et qui font dorénavant pareille à une vraie «comédie humaine».
A Rome, une révolte et un patriotisme local se manifestent dans l'esprit de Moravia, l'ennui le faisait filer à maintes reprises. D'ailleurs, dans chaque chapitre, il raconte une aventure et un voyage loin du chagrin romain pour, enfin, revenir à ses haltes locales.
«Le paysan de Rome», tel qu'on l'appelait souvent, ou bien le «Romain de Rome», comme il se qualifie fièrement, entre les deux qualificatifs se montre un sentiment noble, le sentiment d'être Romain que Moravia respire par tous les pores de la peau.
L'écrit Moravia, il est utile de le signaler, est entaché d'un style typiquement balzacien. Dans tous ses contes, notamment les Nouvelles romaines, Moravia prend soin de donner l'indication du lieu où s'est passé l'événement et de «faire concurrence à l'état civil». A titre illustratif, nous citons au quartier de la gare et à ses trattories tel qu'il est évoqué dans le chapitre «Bonne soirée», à la rue sans passant de «Salon de coiffure» et aux églises de «Le Bébé».
En sus, Dostoïevski, justement: ce n'est point par hasard que ce grand nom s'est inscrit dans les oeuvres de Moravia. Ce dernier qui s'est donné plutôt pour maîtres Marx et Freud, a toujours considéré Dostoïevski comme son premier «chef».
Nouvelles romaines, Moravia Editions Flammarion, Paris, 1982, 314 pages.


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