Le ministre de l'Industrie et des Mines Le ministre de l'Industrie et des Mines a invité les entreprises outre-Atlantique à se délocaliser en Algérie pour pouvoir conquérir l'Afrique. C'est une véritable opération de charme qu'a menée hier, le ministre de l'Industrie et des Mines envers les entreprises américaines. En effet, Abdessalem Bouchouareb qui intervenait lors de la conférence sur le partenariat économique algéro-américain a invité les entreprises de l'autre côté de l'Atlantique à se délocaliser en Algérie pour pouvoir conquérir l'Afrique. «Je vais saisir cette occasion pour vous éclairer sur notre vision du développement industriel et les opportunités qu'il ouvre au partenariat entre les entreprises de nos deux pays», a soutenu d'emblée le ministre de l'Industrie et des Mines. «Nous visons à encourager la délocalisation d'entreprises internationales de référence vers l'Algérie et le développement d'un puissant réseau national de sous-traitance», a-t-il affirmé. «Notre approche du développement industriel est multidimensionnelle et portée par une grande ambition», a-t-il ajouté. «Nous visons à enclencher un nouveau régime d'accumulation reposant sur des avantages comparatifs construits, non plus acquis, fondés sur le savoir, menant à une production à haute intensité technologique», a insisté le ministre, avant de rassurer les entreprises américaines sur la levée des contraintes liées à l'acte d'investissement. «Le gouvernement a engagé d'importantes réformes pour relancer puissamment le développement industriel», a-t-il assuré. «Parmi les mesures significatives, la réforme du Code des investissements, avec pour objectif de rendre celui-ci beaucoup plus fluide et compétitif, à l'image de ce qui se fait dans le monde, de lever aussi toutes les entraves bureaucratiques qui freinent l'acte d'investir et découragent l'investissement étranger», a-t-il rétorqué. «La restructuration du secteur public marchand est, d'autre part, déjà une réalité», a-t-il soutenu, non sans préciser ce qu'attendait l'Algérie du partenariat avec les entreprises américaines. «Nous ambitionnons de rentrer dans les chaînes de valeur globales, en convoitant les segments à haute intensité technologique avec des stratégies de niches», fait-il savoir. «Nous accordons une importance essentielle au partenariat international», insiste un Abdessalem Bouchouareb qui n'omet pas de rappeler l'importance que l'Algérie allait accorder aux PME. «Je ne peux manquer d'insister aussi sur tout l'intérêt que nous portons à la PME dont nous sommes résolus à encourager activement le développement», atteste-t-il. Bouchouareb annonce même la création prochaine d'une banque d'investissements pour les PME, un vieux projet, qu'on a encore une fois déterré.«Les chantiers que nous avons lancés pour donner une réelle impulsion aux PME nationales publiques et privées, ouvrent des perspectives réelles de partenariats avec les entreprises américaines dans le cadre de projets de sous-traitance», lance-t-il aux entreprises américaines. «Pour cela, l'amélioration du climat des affaires est un objectif d'importance, dont nous prenons toute la mesure et pour lequel nous sommes résolus à agir avec détermination», s'engage-t-il. «Nous venons aussi de faire évoluer notre réglementation en matière de possibilités d'investissement de nos entreprises à l'étranger», précise-t-il. Un argumentaire et des garanties qui semble t-il n'ont pas convaincus ces homologues américains qui ne jurent que par la révision de la règle du 51-49%. D'ailleurs, le sous-secrétaire d'Etat américain aux Affaires économiques, Charles Rivkin, a lors de son intervention demandé de discuter le Code l'investissement en Algérie, notamment la règle du 51-49%. Plus tard, lors d'un point de presse, en marge de la conférence, Abdessalem Bouchouareb, lui a répondu avec colère que le 51-49% ne sera pas révisé. «Il n'est pas question de réviser la règle du 51-49%», réplique le ministre de l'Industrie et des Mines. «Elle sera même renforcée et élargie au commerce extérieur parce que c'est par ce biais que nos recettes en devises sont siphonnées», estime-t-il avant de rappeler encore une fois les mesures prises par l'Etat algérien pour faciliter l'acte d'investissement.